La droite va mal. Dans un appel lancé jeudi 30 mai, onze députés Les Républicains en conviennent et se proposent de la reconstruire après la défaite historique des Européennes en réclamant la création d’un « comité de renouvellement ». Le groupe d’élus parmi lesquels se trouvent Aurélien Pradié, Pierre-Henri Dumont, Fabien Di Filippo et Virginie Duby-Muller estime porter « la voix de la nouvelle génération de la droite française » et entend rassembler dans la nouvelle instance qu’il appelle de ses vœux « les parlementaires, les maires, les élus départementaux et régionaux, les candidats aux élections passées et à venir et les différents acteurs locaux ».

« Nous souhaitons que ce comité, tout en gardant son indépendance, trouve une place officielle au sein de notre mouvement politique et y soit reconnu par nos statuts », déclarent-ils. « C’est un ultimatum jusqu’en début de semaine prochaine », a expliqué à l’Agence France-Presse Pierre-Henri Dumont, en indiquant qu’une conférence de presse doit être organisée mardi.

Prise de conscience collective

Dans le texte publié sur les réseaux sociaux, également signé par Thibault Bazin, Emilie Bonnivard, Ian Boucard, Marine Brenier, Julien Dive, Maxime Minot et Raphaël Schellenberger, la jeune garde de LR estime que « la droite elle-même est la première responsable de la déroute des élections européennes ». « Nous sommes incapables d’expliquer aux Français pourquoi ils devraient voter en notre faveur », font-ils valoir, en considérant que « notre socle commun, à partir duquel l’ensemble de notre projet, de nos idées et de nos propositions pour les Français découleraient, doit être celui du travail ».

Dès le lendemain du désastre électoral, Laurent Wauquiez, le président du parti, pressé par d’aucuns de démissionner, avait tenté de reprendre la main en suggérant des « états généraux » en septembre. Mardi, le président du Sénat, Gérard Larcher, est passé à l’offensive, en initiant une démarche pour « reconstruire un projet qui rassemble la droite et le centre ». Si les jeunes LR, dans leur appel, saluent les deux initiatives, « ça ne peut pas être suffisant », prévient M. Dumont, qui martèle que l’appel des jeunes députés « n’est pas un épisode », mais une « prise de conscience collective et durable ». Selon l’un d’entre eux, le texte a été transmis avant sa publication à Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse, François Baroin, Nicolas Sarkozy et Xavier Bertrand, lequel a pourtant quitté LR il y a deux ans. « Tous ont dit que c’était très bien et nous ont encouragés à y aller », relève un cosignataire.