Kadidiatou Diani a offert la victoire aux Bleues face à la Chine. / FRANCK FIFE / AFP

A une semaine du match d’ouverture de la Coupe du monde de football féminine, le dernier test des Bleues a été plutôt concluant, vendredi 31 mai au stade Dominique-Duvauchelle, à Créteil ( Val-de-Marne). A défaut d’une démonstration de football, l’équipe de France a été meilleure face à la Chine (2-1) que lors de sa précédente sortie face à la Thaïlande. Et pourtant l’adversaire de vendredi était d’un calibre supérieur (16e du classement FIFA et 3e de la dernière Coupe d’Asie).

« On a fait un match sérieux. On a retrouvé une équipe de France appliquée techniquement (...) C’était déjà mieux que la semaine dernière, et j’espère moins bien que la semaine prochaine », a analysé la sélectionneuse Corinne Diacre.

Grâce à ce succès, les joueuses de Diacre entameront leur Mondial à domicile, fortes d’une série impressionnante de treize victoires en quatorze matchs. Une statistique qui n’est pas à négliger pour faire le plein de confiance avant, on l’espère, un mois de compétition, dont l’apothéose serait de disputer la finale le 7 juillet prochain au Parc OL.

Privée de trois joueuses majeures, trois Lyonnaises toutes récentes championnes d’Europe – la capitaine Amandine Henry (dos bloqué), Amel Majri (alertes aux ischio-jambiers) et Eugénie Le Sommer (reprise après une blessure au fessier) –, l’équipe de France a clairement une marge de progression. La préparation physique, qui a été rude, n’est pas totalement assimilée. Et il est plutôt rassurant que le pic de forme des Tricolores ne soit pas encore atteint.

Au niveau de la qualité de jeu, il y a également des progrès à réaliser. Non dénuées de talent, les Bleues ont en effet un peu trop tendance à se reposer sur leurs individualités. C’est d’ailleurs sur un exploit de l’une d’elles, la Parisienne Kadidiatou Diani, que la victoire s’est dessinée : une belle série de dribbles, suivie d’un tir puissant et placé (58e).

L’importance d’Amandine Henry

Auparavant, les débats étaient équilibrés entre les deux équipes. Sans être supérieure, la France avait ouvert le score en première période grâce à son avant-centre Valérie Gauvin, réactive et maligne à bout portant après un tir raté (30e). Mais un peu trop attentistes, les Bleues ont concédé l’égalisation au retour des vestiaires. Sur un dégagement de la gardienne Sarah Bouhaddi, elles se montraient spectatrices et permettaient à Wang Shanshan de marquer en un contre un (52e).

La réaction a été immédiate. Plus intenses et plus concentrées, les footballeuses françaises ont alors affiché un visage plus séduisant. Jusque-là plutôt sage, le public francilien (10 000 spectateurs sur les 12 000 places de capacité) a enfin pu exprimer son enthousiasme. Malgré la domination française, les footballeuses chinoises ont tout de même eu deux ou trois nouvelles occasions de but, sans parvenir à revenir au score.

Cette semaine, Corinne Diacre avait réaffirmé sa confiance envers ses titulaires. « Il n’y aura pas de grand chamboulement chez les titulaires aussi près de la compétition. L’équipe ne sera pas semblable à 100 % mais il y aura des similitudes », avait-elle déclaré. Cette courte victoire a confirmé l’importance d’Amandine Henry au sein de l’entrejeu tricolore.

La capitaine des Bleues a, en effet, considérablement manqué. La sélectionneuse a expliqué son absence en conférence de presse : « C’était une surprise pour moi aussi. Elle va mieux. Elle s’est bloqué le dos ce matin au réveil. On n’a pas pris de risque. Ça va vite rentrer dans l’ordre. » Corinne Diacre a été rassurante quant aux blessures qui commencent à s’accumuler : « Je ne suis pas inquiète. Ce sont trois Lyonnaises, elles sortent d’une saison longue. Elles ont joué sur tous les tableaux. Ce ne sont pas des déchirures musculaires, ni des entorses graves. Ce sont des aléas que l’on gère. »

Soucieuse que ses joueuses « ne jouent pas le match d’ouverture avant l’heure », Corinne Diacre les avait mis en garde contre « l’impatience ». Elles ont l’air d’avoir entendu l’avertissement de leur sélectionneuse. Les Bleues ont une incontestable marge de progression. Le 7 juin, au Parc des Princes, face à la Corée du Sud, il sera temps de le prouver.