Antoine Hoang va découvrir le Central. / THOMAS SAMSON / AFP

LE MATCH À NE PAS RATER. Le « vu à la télé » contre l’« inconnu ». Autant le dire de suite, le duel franco-français qui se va se dérouler, samedi 1er juin, sur le court Philippe-Chatrier pour une place en huitièmes de Roland-Garros ne réunit pas deux vieilles connaissances. « On s’est dit bonjour, mais je ne le connais pas plus que ça », a glissé Gaël Monfils à propos du jeune Antoine Hoang. Et pour cause. A 23 ans, l’élève de Lionel Zimbler ne dispute que son quatrième tournoi sur le circuit principal, et a d’abord achevé ses études, « pour avoir un plan B ». Désormais consacré au tennis, Hoang l’introverti va disputer un troisième tour à Roland-Garros. Sur la terre battue du court Central.

Et contre Gaël Monfils, qui l’avait fait vibrer à la télévision. Et qui ne sait rien de lui. « Indépendamment du fait que ce soit un Français, c’est un adversaire que je ne connais pas, et c’est chiant et stressant, a commenté Monfils, parce que je ne sais pas trop comment il réagit sur les moments importants, je ne connais pas ses phases de jeu. » Il aura l’occasion de l’analyser sur le court.

Antoine Hoang (France) contre Gael Monfils (France) [14] court Philippe-Chatrier, 3e rotation

À VOIR AUSSI. Dans un tableau féminin dont les têtes de série tombent comme les pièces d’un domino, il ne reste que cinq membres du top 10 encore en lice. Et si l’Australienne Ashleigh Barty (n°8) en profitait ? Elle devra pour cela se défaire de l’Allemande Andrea Petkovic, demi-finaliste à Paris en 2014.

Andrea Petkovic (Allemagn) contre Ashleigh Barty (Australienne) [8], court Suzanne-Lenglen, 4e rotation

  • La femme du jour

« Ni elle ni moi ne méritions de perdre. » Anastasija Sevastova a le triomphe modeste. Vainqueure d’une partie marathon face à Elise Mertens, la Lettone a dû sauver cinq balles de match lors du troisième set avant de s’imposer (6-7 [7-3], 6-4, 11-9). « Suis-je une meilleure joueuse qu’elle ? Non, cela ne s’est joué à rien », a poursuivi celle qui disputera les huitièmes de finale du tournoi pour la première fois.

Quand tu as gagné au bras de fer. / BENOIT TESSIER / REUTERS

Devant les sièges vides du Central (si les tribunes ont été reconstruites, les polémiques quant aux loges sans spectateur demeurent), les deux femmes se sont livrées à une partie d’anthologie de plus de trois heures. « C’est dur, mais je ne suis pas dans le trente-sixième dessous. J’ai bien joué, a soupiré Elise Mertens. Mais ce n’était juste pas mon jour… »

  • Les (peut-être) adieux du jour

Pour chasser le dahu, il faut un sac et des bâtons. Pour casser le (Nicolas) Mahut, trois adversaires ont dû s’y reprendre cette semaine. Autant fantasmé que l’animal imaginaire vivant dans les montagnes, un beau parcours du vétéran français à Roland-Garros est devenu réalité cette année. Pour ce qui est vraisemblablement son dernier tour de piste Porte d’Auteuil, l’Angevin a rendu les armes, vendredi, aux portes de la deuxième semaine. Non sans avoir livré un dernier duel acharné avec l’Argentin Leonardo Mayer (3-6, 7-6 [7-3], 6-4, 7-6 [7-3]).

Ce n’est qu’un au revoir. / KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Lui qui souffrait tellement du dos avant la compétition qu’il avait songé à abandonner, a passé la fin de rencontre à grimacer. « C’est sans doute le match où je suis allé le plus loin dans la gestion de la douleur, a décrit l’Angevin, déçu de ne pas avoir poussé son adversaire au cinquième set. J’avais très mal partout aujourd’hui, ça se termine enfin. » Ovationné par le court Simonne-Mathieu, ce « qui ne [lui] est pas arrivé souvent à Roland », l’Angevin a savouré l’instant. « Je ne sais pas si c’était mon dernier match à Roland, en tout cas, si c’était le cas, je suis sorti la tête haute. »

  • La stat du jour

C’est rare qu’un gendre idéal fasse les quatre cents coups. C’est pourtant ce qu’a fait Roger Federer, vendredi. En prenant la peine d’entrer sur le court face à Casper Ruud – fils d’un de ses contemporains du siècle dernier –, le vétéran suisse est devenu le premier joueur de l’histoire – hommes et femmes confondus – à disputer 400 rencontres d’un tournoi de Grand Chelem. « C’est peut-être encore plus sympa de le faire à Roland, mon premier Grand Chelem en tableau principal », a commenté le Suisse. Qui pensait parler de 400 victoires et non de 400 matchs en Grand Chelem.

  • La phrase du jour

« L’arbitre m’agace parce qu’il me dit que les autres jours, on a joué jusqu’à 21 h 45, sauf qu’il n’a pas compris que quand il fait ciel bleu et nuageux, ce n’est pas la même chose. S’il ne voyait pas la différence de lumière, il faudrait peut-être qu’il aille voir quelqu’un pour les yeux. A partir du moment où les horloges [sponsor horloger suisse] sont complètement réfléchissantes, et que ce sont les écrans qui font limite de la lumière, c’est qu’il fait sombre. »

Mauvaise foi : « Locution féminine ; attitude volontaire et déloyale avec laquelle une personne agit envers une autre. » Lucas Pouille, après sa défaite dès le deuxième tour face au Slovaque Martin Klizan (7-6, 2-6, 6-3, 3-6, 9-7), a mis en cause le « manque de sérieux » de l’arbitre. Interrogé sur sa saison « difficile à lire » tant elle est décousue, le Français a poursuivi dans le même registre : « Tout ne vous regarde pas. Mais je sais où j’en suis. Je peux vous la lire si vous voulez. Il suffit d’aller sur Internet. Regardez les résultats. Après, le reste, cela me regarde, et cela me regarde mon équipe et moi. Voilà. »

  • L’image du jour

Voilà qui donnera du grain à moudre aux organisateurs du tournoi, décidés à détruire la mythique arène qu’est le court n°1 pour ouvrir l’espace au public. Après avoir déplacé la rencontre Wawrinka-Dimitrov dans la petite et chaude enceinte (au lieu du plus spacieux Suzanne-Lenglen), les allées de Rolan-Garros ont ressemblé à un périphérique à l’heure de pointe. Klaxons et agacements des conducteurs inclus.

Programme du samedi 1er juin

Une sélection parmi les rencontres du septième jour à ne pas manquer. Les premières rencontres (rotations) débutent à 11 heures sur chaque court et se suivent à chaque fin de match. Les Français sont indiqués en gras. Retrouvez l’intégralité du programme ici.

  • Court Philippe-Chatrier

Simona Halep (Roumanie/N°3) - Lesia Tsurenko (Ukraine/N°27)

Novak Djokovic (Serbie/N.1) - Salvatore Caruso (Italie)

Antoine Hoang (France) - Gaël Monfils (France/N°14)

Serena Williams (Etats-Unis/N°10) - Sofia Kenin (Etats-Unis)

  • Court Suzanne-Lenglen

Fabio Fognini (Italie/N°9) - Roberto Bautista Agut (Espagne/N°18)

Naomi Osaka (Japon/N°1) - Katerina Siniakova (République tchèque)

Dominic Thiem (Autriche/N°4) - Pablo Cuevas (Uruguay)

Andrea Petkovic (Allemagne) - Ashleigh Barty (Australie/N°8)

  • Court Simonne-Mathieu

Dusan Lajovic (Serbie/N°30) - Alexander Zverev (Allemagne/N°5)

Anna Blinkova (Russie) - Madison Keys (Etats-Unis/N°14)

Jordan Thompson (Australie) - Juan Martin del Potro (Argentine/N°8)

  • Court N°1

Karen Khachanov (Russie/N°10) - Martin Klizan (Slovaquie)

  • Court N°14

Jan-Lennard Struff (Allemagne) - Borna Coric (Croatie/N°13)