« In your head, in your head... » / PHILIPPE LOPEZ / AFP

LE MATCH À NE PAS RATER. Va-t-il prolonger son aventure parisienne et lui donner la saveur d’une épopée ? Premier Français à passer au révélateur des huitièmes de finale, Benoît Paire va devoir trouver les clés pour prendre le meilleur sur Kei Nishikori, n° 7 mondial qui l’avait éliminé l’an passé Porte d’Auteuil.

Mais l’Avignonais n’est plus le même qu’il y a un an. Sa saison sur terre battue l’a remis dans le bon sens, et le joueur surfe sur ses bonnes performances pour enchaîner. A 30 ans, il dispute ses premiers huitièmes à Roland-Garros, son « tournoi préféré » et n’a « pas envie que ça s’arrête. » « C’est quelque chose de fort, quelque chose que je souhaitais de tout mon cœur depuis que je suis tout petit », a souri Paire, qui a déjà atteint ce niveau à l’US Open en 2015 et Wimbledon en 2017. Un Français en quarts à Roland-Garros ? Le pays en rêve depuis 2016.

Kei Nishikori (Japon) contre Benoît Paire (France) [14] court Suzanne-Lenglen, 4e rotation

À VOIR AUSSI. Si Rafael Nadal et Roger Federer devraient poursuivre leur balade d’Auteuil face à Juan Ignacio Londero et Leonardo Mayer, tous deux vainqueurs de Français au tour précédent, plusieurs chocs sont au programme dimanche. A commencer par celui voyant s’opposer le vainqueur de l’édition 2015, Stan Wawrinka, au Grec aux dents aussi longues que sa tignasse de surfeur, n°6 mondial à 20 ans, et impatient de s’inviter au banquet, Stefanos Tsitsipas. Le public du court Suzanne-Lenglen devrait apprécier leurs envolées.

Stefanos Tsitsipas (Grèce) - Stan Wawrinka (Suisse), Court Suzanne-Lenglen, 3e rotation

Tout comme celui du Central devrait s’enthousiasmer pour l’affrontement final de la journée. Dans un tableau féminin encore plus ouvert que le jour précédent – c’est ça quand la N°1 mondiale et la recordwoman du nombre de Grands Chelems tombent –, la finaliste de l’édition précédente, Sloane Stephens se frotte à l’ancienne lauréate Garbine Muguruza. Et l’Espagnole semble avoir retrouvé son meilleur niveau.

Sloane Stephens (Etats-Unis) contre Garbine Muguruza (Espagne), Court Philippe-Chatrier, 4e rotation

  • La femme du jour

Kenin avait les crocs. / PHILIPPE LOPEZ / AFP

« Je suis très fière de moi. » Elle a de quoi l’être, Sofia Kenin, qui avec le culot de ses vingt ans a déboulonné samedi la grande Serena Williams du piédestal sur lequel elle la plaçait. Face à son aînée de 17 ans, l’Américaine a joué crânement sa chance, et rapidement pris le dessus sur sa compatriote.

« Je savais après le premier set que Serena allait revenir, mais j’ai tenté de ne pas trop réfléchir à cette possibilité », souffle celle qui a sauvé six balles de break (sur huit). Avant de claironner : « Sofia Kenin is in da house [est dans la place] ! » Dépassée, Serena Williams ne soulèvera pas Porte d’Auteuil le 24e trophée du Grand Chelem après lequel elle court.

« ...et marche à l’ombre ». / Christophe Ena / AP

  • Le chiffre du jour : 13

Elle a choisi de s’offrir son cadeau d’anniversaire. Un jour après avoir soufflé sa dix-huitième bougie, Iga Swiatek a décroché une place en huitièmes de finale de Roland-Garros. En battant la Portoricaine Monica Puig – championne olympique à Rio – samedi (0-6, 6-3, 6-3), la Polonaise devient la plus jeune joueuse qualifiée pour les huitièmes depuis la Tchèque Nicole Vaidišová il y a treize ans. Au prochain tour, celle qui a éliminé la wild-card française Selena Janicijevic pour son entrée en lice s’offre un match de gala. Elle défiera lundi Simona Halep, la tenante du titre.

« Elle venait d’avoir dix-huit ans... » / KENZO TRIBOUILLARD / AFP

  • La stat du jour

Ce n’était arrivé que deux fois dans l’histoire. En s’imposant sèchement contre le Slovaque Martin Klizan, tombeur de Lucas Pouille, le Russe Karen Khachanov a complété samedi un tableau de rois. Pour la première fois depuis 1970, les dix premières têtes de série masculine sont qualifiées pour les huitièmes de finale.

  • La phrase du jour

« Je pense que perdre était la meilleure chose qui pouvait m’arriver. »

Naomi Osaka, après son élimination au 3e tour, terrassée en 1 h 17 par Katerina Siniakova, 42e mondiale (6-4, 6-2). La Tchèque a mis fin à une série de 16 victoires consécutives en Grand Chelem d’Osaka, victorieuse à l’US Open et à l’Open d’Australie. La numéro un mondiale, lestée par ce nouveau statut qui lui pèse, s’est dite soulagée : « Je pensais trop à cette histoire de Grand Chelem. »

La valse des têtes de série se poursuit donc dans le tableau féminin, qui avait déjà perdu Kiki Bertens, Karolina Pliskova, Angelique Kerber et Elina Svitolina. Lors de ses deux premiers tours, Osaka avait déjà frôlé la correctionnelle. Cette fois, son fighting spirit était resté aux vestiaires. « J’ai été tendue en permanence dans ce tournoi. Je n’ai pas envie de le dire mais je suis déprimée. » Elle ne s’est pas pour autant départie de son humour pince-sans-rire. « Je rentre chez moi et désolée mais vous n’allez pas me manquer les gars », a-t-elle conclu devant les journalistes. Elle, par contre, si.

  • L’expulsion du jour

« C’est une blague ! Qu’est-ce qui se passe, je dois m’en aller parce qu’elle arrive ? » C’est peu dire qu’il n’a pas apprécié. En pleine conférence de presse avec les journalistes germanophones, Dominic Thiem a été « prié » de sortir de la salle pour faire place à Serena WIlliams, qui a débarqué immédiatement après sa défaite. « Mets-moi dans une salle plus petite, mais maintenant », requiert l’Américaine à un membre de l’organisation. Problème, aucune n’est libre, ce qui aboutit à l’éjection de l’Autrichien finaliste de la dernière édition, n° 4 mondial et futur adversaire de Gaël Monfils. Contraint de s’installer dans la salle numéro 2 (plus petite), le joueur a plié les gaules.