Lors de la course hippique Grand national, à Aintree près de Liverpool, le 6 avril 2019, / OLI SCARFF / AFP

Qui a dit qu’on ne trouvait rien d’important sous le sabot d’un cheval ? Horsealot est en passe de faire mentir l’adage. Le petit site communautaire lancé fin 2015 pour permettre à des jeunes femmes de laisser libre cours à leur passion du cheval est devenu un véritable réseau social. Avec ses 250 000 inscrits, il est très loin de faire de l’ombre à Facebook, fort de plus de 2,32 milliards de membres. Ce n’est de toute façon pas l’objectif. Sa démarche est plus modeste, en tout cas plus ciblée.

En un peu plus de trois ans, le site s’est transformé en rendez-vous chic des « millennials » fortunées, « cette nouvelle génération de femmes consommatrices de luxe », se félicite Alexandra Martel, sa fondatrice. Elles ont entre 20 et 35 ans, « un pouvoir d’achat très élevé » et représentent 80 % des membres du site. Plutôt que d’attirer le plus grand nombre, Horsealot vise uniquement les CSP + disposant de revenus confortables – des « femmes qui voyagent beaucoup, très internationales », précise Mme Martel.

Pour gonfler ses effectifs, Horsealot a dû suivre ses ouailles. Après la France, la Belgique et la Suisse, le site a mis le pied aux Etats-Unis, avec succès. Déjà 30 % de ses fidèles sont américaines. Sans surprise, il recrute davantage dans les villes que dans le Midwest. New York et Wellington (Floride), sur la Côte est ; Los Angeles et San Franciso, sur la Côte ouest, sont ses premiers bastions outre-Atlantique.

Horsealot attire les grandes marques du luxe

La jeune pousse veut grandir à la vitesse d’un cheval au galop. « Chaque année, le nombre de nos membres double », signale Alexandra Martel. Selon ses prévisions, le site devrait atteindre 1,2 million de membres en 2021. Après les Etats-Unis, le site aspire à séduire l’Asie, notamment Hongkong et Singapour.

Réseau social de niche, Horsealot attire les grandes marques du luxe. « Nous voulons valoriser un actif qui commence à les intéresser », plaide sa créatrice. Opération réussie : quelques grandes enseignes ont déjà noué des partenariats avec le site. « Les marques nous paient pour organiser des événements pour nos membres », souligne Mme Martel.

D’autres sont sur les rangs. Cette démarche commerciale se révèle payante, dans la mesure où, depuis janvier, Horsealot gagne de l’argent. D’ici deux ans, le site vise un chiffre d’affaires annuel de 8 millions d’euros. Une affaire « très rentable pour une équipe réduite de quinze personnes », conclut Alexandra Martel.