Des agents de santé préparent le corps d’un patient mort du virus Ebola dans un centre de soins à Butembo, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, en mars 2019. / Baz Ratner / REUTERS

Plus de 2 000 personnes ont contracté le virus Ebola et 1 346 sont décédées depuis la déclaration il y a dix mois de l’épidémie qui sévit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), selon les derniers bulletins du ministère de la santé. « Depuis le début de l’épidémie, le cumul des cas est de 2 008, dont 1 914 confirmés et 94 probables. Au total, il y a eu 1 346 décès (1 252 confirmés et 94 probables) et 539 personnes guéries », selon le bulletin quotidien du ministère de la santé diffusé lundi soir 3 juin. « Malgré ce cap, les évolutions de ces dernières semaines sont positives bien que la vigilance reste de mise », relativisent les autorités sanitaires congolaises.

Elles se félicitent de « la réduction du nombre d’attaques ciblées [qui] a permis aux équipes de rattraper une partie de leur retard pour contenir la propagation de l’épidémie », lit-on dans le bulletin, même si « la situation sécuritaire reste instable et imprévisible ». Les autorités se réjouissent également d’avoir pu contenir l’épidémie dans les seules provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, sans que des cas ne soient signalés dans des pays voisins.

« Répondre aux peurs »

Il s’agit de la dixième épidémie sur le sol congolais depuis 1976 et de la deuxième la plus grave dans l’histoire de la maladie après les quelque 11 000 morts en Afrique de l’Ouest (Liberia, Guinée et Sierra Leone) en 2014 et en 2015. Des membres du personnel soignant sur le terrain ont été menacés et même tués. Une partie des habitants résistent à la lutte anti-Ebola (déni de la maladie, refus des vaccins ou des enterrements dignes et sécurisés…).

Deux ONG, Oxfam et la Croix-Rouge - Croissant-Rouge, ont demandé de « réinitialiser » la réponse. « Il est clair que la réponse actuelle pour affronter Ebola ne marche pas […]. Nos équipes rencontrent toujours des gens au quotidien qui ne pensent pas qu’Ebola existe », déplore Oxfam dans un communiqué. Il faut « construire cette confiance cruciale avec les communautés, sans laquelle nous ne serons pas capables de gagner la bataille contre Ebola », ajoute Oxfam, qui cite sa directrice en RDC, Corinne N’Daw.

Il s’agit de « répondre aux peurs, à la défiance et aux inquiétudes persistantes des communautés », précise la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Les Nations unies ont nommé le 23 mai un « coordinateur de l’intervention d’urgence » contre l’épidémie d’Ebola en RDC, pour entreprendre de nouveaux efforts dans la riposte.