Philip Lane s’exprime devant le Forum financier européen, à Dublin, le 13 février. / Clodagh Kilcoyne / REUTERS

Depuis 2015, il était gouverneur de la banque centrale d’Irlande. Samedi 1er juin, Philip Lane est devenu chef économiste de la Banque centrale européenne (BCE), où il remplace le Belge Peter Praet, pour un mandat de huit ans. Nommé en mars par les dirigeants européens, cet économiste de 49 ans passé par Harvard était le seul candidat au poste.

Sa mission, déterminante, sera de piloter l’élaboration des prévisions macroéconomiques de l’institution, et de préparer ses décisions de politique monétaire. Son prédécesseur fut l’un des alliés de poids de Mario Draghi, le président de la BCE, au sein du conseil des gouverneurs. Il a notamment appuyé sa politique accommodante et l’usage d’outils monétaires inédits, tels que les rachats de dettes publiques, pour lutter contre le risque déflationniste.

M. Lane, lui, devra faire face aux nouveaux défis se profilant pour l’institution : alors que l’économie européenne donne des signes de faiblesse, la cible de 2 % d’inflation n’a toujours pas été atteinte. Ces prochains mois, elle devra faire preuve d’inventivité et de souplesse pour trouver de nouveaux leviers d’action sur l’économie.

Discret, curieux et pragmatique

Le profil de l’Irlandais, à la réputation académique solidement établie, rassure. Ceux qui l’ont côtoyé le définissent comme discret, curieux et pragmatique, désireux d’explorer de nouvelles options permettant de solidifier l’euro, sans dogmatisme. Dans un article publié sur le site de recherche Voxeu.org, il a ainsi soutenu la création d’un actif sûr pour la zone euro, à savoir des titres adossés à des obligations souveraines des dix-neuf Etats membres. Une façon de réduire les risques financiers dans l’union monétaire, et de renforcer l’intégration des marchés.

« C’est un bon successeur à M. Praet, moderne dans sa vision de la politique monétaire », estime Samy Chaar, chef économiste de Lombard Odier. Ses vues sont jugées proches de celles de Mario Draghi. Reste à savoir si elles seront compatibles avec celles du candidat(e) qui remplacera l’Italien en octobre prochain…