L’élection du président des Républicains (LR) aura lieu les 12 et 13 octobre et, en cas de deuxième tour, les 19 et 20 octobre, a annoncé, jeudi 6 juin, la haute autorité du parti Les Républicains (LR) dans un communiqué. « S’en tenir au strict délai de soixante-cinq jours imparti par le règlement intérieur obligerait à tenir un scrutin à la fin du mois de juillet », notent les « sages » de LR, qui constatent « que le caractère rapproché et estival de cette échéance ne permettrait pas d’organiser l’élection de manière satisfaisante », et « se heurte à un cas de force majeure » ; ce qui les a conduit à repousser l’échéance à la mi-octobre.

En crise depuis leur déroute aux européennes – le plus mauvais score de la droite sous la Ve République, 8,48 % – Les Républicains se cherchent un nouveau patron après la démission de Laurent Wauquiez, dimanche 2 juin.

Or, l’affaire a tourné au casse-tête ces derniers jours, tant les statuts et le règlement intérieur du parti semblaient souffrir de contradictions. De nombreux ténors ont également mis en avant la difficulté d’organiser une campagne interne dans un délai trop restreint, a fortiori au cœur de l’été.

Deux lignes se sont alors affrontées : certains, dont la secrétaire générale de LR, Annie Genevard, Eric Woerth ou Christian Jacob, ont plaidé pour un report long, après les municipales de mars 2020, et la mise en place d’une direction collégiale d’ici là, alors que le président par intérim du parti, Jean Leonetti, militait pour sa part pour un scrutin à l’automne.

Un cas de « force majeure »

« Je n’ai pas l’intention de faire un intérim qui dure dix ans, ni de m’asseoir ou tordre les statuts », leur avait répondu M. Leonetti, qui en faisait « un problème moral », et qui, en tout état de cause, « ne voyait pas pourquoi la situation serait améliorée après les municipales ». « Si prendre du temps, c’est mettre le couvercle sur la marmite, c’est catastrophique », avait-il encore cinglé mercredi matin.

La haute autorité, composée de neuf juristes et élus qui s’étaient réunis mercredi, lui a donné raison : si elle a convenu que le délai de deux mois initialement prévu à compter du départ de M. Wauquiez « en compromettrait même la faisabilité, en rendant problématiques les opérations préalables à l’élection (la collecte des parrainages en particulier), ainsi que la mise en place des moyens de vote » ou les opérations de publicité de règlement du scrutin, elle a retenu certes un cas de « force majeure », mais limité à la seule faisabilité technique et non l’opportunité politique.

Un bureau politique des Républicains, qui doit se réunir mardi ou mercredi, devra désormais entériner la décision de la haute autorité. Faute de quoi, a prévenu Jean Leonetti, « il y aura d’autres démissions » – comprendre la sienne.

Si le calendrier de la haute autorité est validé, les « sages » publieront le 14 juillet le guide électoral. Les candidats devront déposer leur candidature au plus tard le 13 août, après avoir récolté les signatures d’au moins 5 % de parlementaires LR, soit environ une douzaine d’élus, ainsi que celles de 1 % des adhérents à jour de leurs cotisations, soit environ 700 paraphes, chiffres qui doivent encore être affinés d’ici à la mi-juillet.

La droite est-elle en train de disparaître ?
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