Le palais de la Généralité, qui abrite le siège officiel de la présidence et du gouvernement autonome de Catalogne. à Barcelone, le 27 mai 2019. / Manu Fernandez/AP

Quel est le point commun entre les villes d’Helsinki en Finlande, Waterloo en Belgique, Barcelone en Espagne, la métropole de Nancy ou la région Nouvelle-Aquitaine en France ? Toutes ces collectivités utilisent la même plate-forme numérique pour associer leurs habitants à la construction de politiques publiques.

Lancé en collaboration avec des chercheurs de l’Université ouverte de Catalogne, le projet « Decidim »  (« nous décidons » en catalan) est né à Barcelone de la volonté de l’ancienne maire Ada Colau, élue en 2015 sur un programme baptisé « Barcelona en Comù » (« Barcelone en commun »), de promouvoir la participation au long cours des habitants.

Budget participatif, espaces de concertation, appel à idées, référendum… la plate-forme numérique propose toutes les solutions de participation habituels, mais elle a la particularité de s’inscrire dans une démarche de « communs numériques », conçus sous licence libre, c’est-à-dire que leur code est ouvert. Un gage de transparence pour ses créateurs, et aussi un moyen de mutualiser l’outil qui peut être copié gratuitement et amélioré par d’autres acteurs, dans le cadre d’un « contrat social ».

« L’argent public doit être investi dans des projets publics »

Ainsi en France et en Belgique, une entreprise de civic tech, Open Source Politics, accompagne depuis deux ans les collectivités et administrations qui souhaitent déployer la plate-forme. « Beaucoup de villes investissent dans des solutions numériques privées, c’est dommage, explique Arnau Monterde, chercheur et coordinateur de Decidim à Barcelone. L’argent public doit être investi dans des projets publics qui peuvent profiter à tous. »

La défaite de l’équipe sortante lors des élections municipales du 26 mai peut-elle remettre en cause le projet ? Nul ne sait si la future coalition au pouvoir pérennisera son financement. « Nous avons conçu le projet de manière à assurer sa continuité, quelle que soit la couleur du gouvernement », assure M. Monterde. L’équipe de chercheurs et de développeurs barcelonais s’est organisée en association. Et compte sur la communauté d’utilisateurs pour contribuer à assurer la maintenance de la plate-forme.