Le procès aux assises des personnes accusées d’avoir participé, à des degrés divers, aux attentats de janvier 2015, les premiers de la vague d’attaques djihadistes ayant frappé la France, est prévu du 20 avril au 3 juillet 2020 à Paris. Le 7 janvier 2015, les frères Chérif et Saïd Kouachi, des islamistes radicaux, avaient tué 12 personnes dans l’attaque de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo à Paris avant de prendre la fuite.

Le lendemain, Amédy Coulibaly avait tué une policière municipale à Montrouge, près de Paris. Le 9 janvier, il avait ensuite tué quatre hommes, tous juifs, lors de la prise d’otages du magasin Hyper Cacher, dans l’Est parisien. Il était mort sur place lors de l’assaut donné par la police. Les frères Kouachi avaient été abattus peu avant dans une imprimerie où ils s’étaient retranchés, à Dammartin-en-Goële, en Seine-et-Marne.

14 accusés dont trois visés par un mandat d’arrêt

Quatorze accusés, soupçonnés à des degrés divers de soutien logistique, ont été renvoyés devant une cour d’assises spéciale, uniquement composée de magistrats : onze sont aux mains de la justice française et trois sont visés par un mandat d’arrêt. Ces trois derniers sont Hayat Boumedienne, compagne de Coulibaly, et les deux frères Belhoucine, partis quelques jours avant les attaques pour la zone irako-syrienne. Leur mort a été évoquée par diverses sources sans être officiellement confirmée.

Les juges ont retenu les charges les plus lourdes, la « complicité des crimes » commis par les trois terroristes, contre l’aîné des frères Belhoucine, Mohamed, et contre Ali Riza Polat, un proche de Coulibaly pour sa part en détention en France. Des deux, seul Ali Riza Polat sera vraisemblablement sur le banc des accusés. Cet homme proche de Coulibaly, en détention depuis quatre ans, est mis en cause pour son rôle central dans les préparatifs des attentats, en particulier la fourniture de l’arsenal utilisé par le trio terroriste.

Les magistrats du pôle antiterroriste du tribunal de Paris qui ont mené l’enquête poursuivent les investigations sur les soutiens des frères Kouachi au Yémen, où l’un deux s’était rendu en 2011. L’attaque visant Charlie Hebdo avait en effet été revendiquée du Yémen par Al-Qaida dans la péninsule Arabique, dont un cadre proche des deux frères, Peter Cherif, a été arrêté le 16 décembre à Djibouti et remis à la France. En tout, le vague d’attentats perpétrés en France depuis janvier 2015 a fait 251 morts.