Un loup en semi-liberté dans le parc animalier Les Angles. / RAYMOND ROIG / AFP

Le plan loup a atteint ses objectifs. Selon le bilan hivernal de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) publié vendredi 7 juin, « l’effectif en sortie d’hiver est estimé à environ 530 », contre 430 un an plus tôt.

Adopté en 2018, ce plan prévoyait que le « seuil de viabilité démographique » fixé à 500, qui représente l’aptitude d’une population « à résister au risque d’extinction » à moyen terme (cent ans), ne serait atteint qu’en 2023.

A partir de relevés de traces effectués sur le terrain, forcément partiels, et d’un modèle mathématique, l’estimation est en fait un intervalle de 479 à 578, conduisant à cette estimation moyenne de 530.

Eradiqués dans les années 1930 et revenus dans les années 1990

En effectif, la croissance de la population s’effectue « essentiellement par une densification » dans l’arc alpin, mais cette espèce protégée a également colonisé de nouveaux territoires.

Des loups ont ainsi été détectés en 2018 dans les Pyrénées-Atlantiques, dans la zone Aube-Yonne, et dans de nouvelles zones du Massif central.

Ces carnivores, éradiqués dans les années 1930 et revenus naturellement par l’Italie dans les années 1990, se concentrent dans les Alpes, le Sud-Est et l’Est.

La présence de plus en plus importante du prédateur est combattue par les éleveurs qui dénoncent les attaques contre leurs troupeaux. En 2018, 3 674 attaques ont ainsi eu lieu contre plus de 12 500 animaux, principalement des ovins.

Une carte publiée vendredi par l’ONCFS montre que ces attaques se concentrent principalement dans les Alpes (Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence, Savoie), et dans quelques foyers situés à la frontière entre les Vosges et la Meurthe-et-Moselle, ainsi que dans le sud de l’Aveyron.

Quotas d’abattage relevés

Le préfet du Rhône, préfet coordonnateur du plan loup, a immédiatement annoncé que le plafond de prélèvement pour 2019 passerait à 53 loups (38 ont déjà été tués depuis le début de l’année). Mais surtout, le dépassement du seuil des 500 « va conduire à l’activation de nouvelles mesures de gestion telles que prévues dans le cadre de l’évolution » du plan loup, a souligné l’ONCFS.

Le gouvernement, confronté à la colère des bergers, avait anticipé le chiffre, annonçant à la fin mai de nouvelles mesures, qui ne satisfont ni les éleveurs ni les défenseurs de cet animal protégé.