Rafa et Roger s’affrontent à Paris, en espérant ne pas finir les pieds dans l’eau. / JULIEN CROSNER / AFP

LE MATCH À NE PAS RATER. Attention, combat de titans. Le seigneur de la Porte d’Auteuil contre un vassal revenu se battre sur sa terre (battue). L’Espagnol Rafael Nadal contre le Suisse Roger Federer. Espéré, depuis que la poigne énergique de Teddy Riner les a placés tous deux dans la même partie du tableau, le choc aura bien lieu, vendredi 7 juin, dans le flambant neuf court Philippe-Chatrier, qu’on croirait (res)sorti de terre rien que pour en être l’arène.

En apprenant le retour du « roi » Federer sur terre, cette saison, un premier espoir avait jailli. Rapidement douché : oui, mais s’il n’était pas au niveau ? Car pour prétendre affronter le seigneur du jeu de la terre battue en sa demeure parisienne, il fallait que l’Helvète monte dans les tours. Eux-mêmes n’y croyaient pas vraiment : pourquoi le sort offrirait-il à Paris son sixième « Fedal » là où l’US Open, par exemple, n’en a eu aucun ?

Et pourtant nous y voilà. « Peut-être que je suis revenu sur terre aussi pour affronter Nadal », a glissé Federer après sa victoire sur Stan Wawrinka en quarts. « Pouvoir s’affronter une nouvelle fois ici, c’est une occasion unique que peut-être ni lui ni moi n’attendions plus », rétorque le Majorquin. Et le Central s’apprête à retenir son souffle.

A moins qu’un autre ne leur vole la vedette. De passage en France vendredi, la tempête Miguel menace la bonne tenue des rencontres. S’il ne devrait pas pleuvoir sans discontinuer, comme ça a été le cas mercredi, des vents soufflant jusqu’à 90 km/h accompagnés de passages pluvieux sont attendus dans l’après-midi. Le public, les organisateurs et les joueurs espèrent que Miguel ne sortira pas vainqueur du duel entre Roger et Rafa.

Roger Federer (Suisse) - Rafael Nadal (Espagne), court Philippe-Chatrier, 12 H 50 (France 2)

À VOIR AUSSI. Une fois les demi-finales atteintes, difficile de faire le tri parmi les rencontres. Toutes les affiches restant valent le détour. Entre Novak Djokovic, embarqué à la poursuite d’un Grand Chelem calendaire et Dominic Thiem, seul humain parmi un trio de géants (Nadal, Federer, Djokovic) mais finaliste en titre, le combat s’annonce rude. Tout comme l’affrontement entre la jeune Tchèque Vondrousova et la Britannique Konta, qui ne voudront pas laisser passer l’opportunité de se hisser dans leur première finale de Grand Chelem.

Novak Djokovic (Serbie) - Dominic Thiem (Autriche, court Philippe-Chatrier, 2e rotation
Johanna Konta (Grande-Bretagne) - Marketa Vondrousova (République tchèque), court Simonne-Mathieu, à 11 heures

  • La femmes du jour : Amanda Anisimova

Quand « Amandamazing » entre dans le dictionnaire. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

« Oops… I did it again », chantait Britney Spears en 2000. Elle n’a pas pu inspirer Amanda Anisimova, née en août 2001. Pourtant, la jeune femme a récidivé. Opposée à la tenante du titre Simona Halep, l’Américaine d’origine russe a terrassé la numéro 3 mondiale pour se hisser en demi-finales. Comme à son habitude depuis l’entame du tournoi, elle a bouclé la rencontre sans perdre un set, imposant son jeu à la reine déchue.

« Tout le mérite lui revient, a soufflé Halep après la rencontre. Elle joue vite, elle est agressive et elle a une bonne vision. » La gamine, elle, juge « avoir joué le meilleur tennis de [sa] vie », mais peine à en dévoiler les secrets.

Désormais opposée en demi-finale à l’Australienne Ashleigh Barty, dernière tête de série encore en lice, la jeune femme, qui confesse regretter la camaraderie du circuit junior, entend prolonger sa quinzaine. « Je ne doute jamais de mes capacités ». Elles sont nombreuses à l’avoir constaté.

Ashleigh Barty (Australie) - Amanda Anisimova (Etats-Unis), à partir de 11 heures

  • La phrase du jour

« Vous savez, à part en ce qui me concerne, j’adorerais voir de grosses surprises dans le tableau masculin. »

Après avoir concassé façon César Alexander Zverev et renvoyé le numéro 5 mondial à ses interrogations existentielles, Novak Djokovic a été interrogé sur les différences entre les derniers carrés masculins et féminin. Là où les quatre premiers du classement ATP se retrouvent – une première depuis 2012 –, chez les dames, Ashleigh Barty est la seule survivante du top 25.

Une situation que le « Djoker » prend avec philosophie. « C’est bon pour le sport d’avoir des figures qui émergent. Les gens doivent être excités de voir de nouvelles championnes en Grand Chelem ». Avant d’ajouter, lui qui avait été éjecté du tournoi l’an passé par la surprise Cecchinato en quarts, « bon, chez les hommes, j’espère que ça arrivera une fois ma carrière finie. »

  • L’image du jour

« Oops… I did it again », chantait Britney Spears en 2000. Elle a de toute évidence inspiré Benoît Paire, que l’on imagine aisément reprendre le tube. Bien qu’éliminé de la compétition, le Français a profité de la longue journée de pluie de mercredi pour réitérer ses fantaisies capillaires. A nouveau blond tirant sur le blanc (ou l’inverse), le joueur s’est fait remarquer dans les travées du tournoi. « J’avais envie de changer après Roland-Garros, je l’avais déjà fait l’année dernière », a-t-il rappelé. A notre tour de se souvenir de ses déclarations d’alors. Il était question de « cheveux démolis et le crâne en feu », et d’être « passé en trois jours du blanc au jaune, au gris ».

  • Le programme du vendredi 7 juin

Ne manquez rien des demi-finales des tableaux masculin et féminin.

Court Philippe-Chatrier

Roger Federer (Suisse) - Rafael Nadal (Espagne), à partir de 12 h 50

Novak Djokovic (Serbie) - Dominic Thiem (Autriche)

Court Suzanne-Lenglen

Ashleigh Barty (Australie) - Amanda Anisimova (Etats-Unis), à partir de 11 heures

Court Simonne-Mathieu

Johanna Konta (Grande-Bretagne) - Marketa Vondrousova (République tchèque), à partir de 11 heures