Donald Trump, à Washington, le 7 juin. / TOM BRENNER / REUTERS

Donald Trump a renoncé, vendredi 7 juin, à mettre ses menaces à exécution. A peine arrivé à Washington au terme d’une tournée en Europe, au cours de laquelle il a assisté aux commémorations du Débarquement de Normandie, le président des Etats-Unis a annoncé qu’il avait trouvé un accord avec les autorités mexicaines à propos de la vague migratoire qui pèse sur la frontière entre les deux pays. « Les tarifs douaniers prévus pour être appliqués lundi par les Etats-Unis, contre le Mexique, sont donc suspendus indéfiniment », a-t-il assuré dans un message publié sur son compte Twitter.

Après avoir condamné des mois durant l’incapacité de son voisin du sud à empêcher le transit sur son territoire de migrants venus de pays d’Amérique centrale, Donald Trump avait promis le 30 mai d’imposer à partir du 10 juin des taxes punitives sur tous les produits importés du Mexique. L’objectif était de contraindre les autorités mexicaines à se montrer plus actives contre ces migrants. Le montant de ces taxes, fixé initialement à 5 % à partir de lundi, aurait pu grimper progressivement jusqu’à 25 % d’ici octobre en cas de réponse insatisfaisante de Mexico.

Des « mesures fortes », mais aucun détail

La menace du président avait provoqué l’émoi dans les deux pays contre tenu de l’imbrication étroite de leurs économies, facilitée par le traité de libre-échange instauré il y a plus de vingt-cinq ans. Elle menaçait par ailleurs la ratification de la mise à jour de cet accord, conclue en 2018 au terme de longues négociations. Les républicains du Sénat avaient d’ailleurs vivement manifesté leur opposition à cette initiative, menaçant même de la bloquer.

Donald Trump n’a donné vendredi aucun détail concernant des engagements pris par Mexico. Il s’est contenté de mentionner « des mesures fortes » qui vont « permettre de réduire grandement, ou éliminer, l’immigration illégale venant du Mexique et entrant aux Etats-Unis ».

Les arrestations de sans-papiers effectuées en mai, un indicateur de l’immigration illégale, donnent une idée de l’ampleur du problème. Avec plus de 144 000 arrestations, soit une hausse de 32 % par rapport à avril, les Etats-Unis renouent avec des chiffres sans précédent depuis plus d’une décennie, un camouflet pour un président qui avait fait de la lutte contre cette immigration illégale le cœur de sa campagne présidentielle, en 2016.

Washington demande à la fois à son voisin qu’il déploie plus de forces de police, notamment sur la frontière sud – avec le Guatemala et le Belize –, ainsi que la possibilité de renvoyer au Mexique les demandeurs d’asile pendant l’examen de leur dossier. En effet, la justice américaine croule actuellement sous plusieurs centaines de milliers de cas en souffrance.