Ghani Yalouz, en 2011. / REMY GABALDA / AFP

Le ministère des sports et de la justice ont lancé des enquêtes sur le train de vie de l’actuel directeur général de l’Insep, Ghani Yalouz, quand il était directeur technique national (DTN) à la Fédération française d’athlétisme (FFA), entre 2009 et 2017, a indiqué l’Agence France presse (AFP), samedi 8 juin, en citant des sources proches du dossier.

A la suite d’un signalement d’inspecteurs généraux de la jeunesse et des sports (Igjs), chargés d’un contrôle classique sur la FFA, la ministre Roxana Maracineanu a lancé une enquête administrative, qui sera menée par d’autres inspecteurs généraux, et le parquet de Paris a confié une enquête à la Brigade de répression de la délinquance économique (BRDE), ont expliqué ces sources à l’AFP.

« Je vais pouvoir m’expliquer sur ce qu’on me reproche. Mon seul but c’était de faire mon travail pour l’athlétisme français et pour avoir des résultats. Et ça a payé », a affirmé M. Yalouz, en laissant entendre que le travail des inspecteurs généraux avait été mené à charge, dans le but de régler des comptes.

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Des frais élevés pour un poste d’agent de l’Etat

Directeur technique national à la fédération d’athlétisme de 2009 à 2017, l’ancien lutteur y avait laissé une forte empreinte et son passage a été marqué par des records de médailles aux championnats d’Europe (Zurich 2014) et aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Il a été nommé en 2017 par le gouvernement directeur général de l’Insep (Institut national du sport, de l’expertise et de la performance), fleuron du sport de haut niveau français, 21 ans après sa médaille d’argent en lutte gréco-romaine aux JO d’Atlanta. Durant sa carrière, Ghani Yalouz a aussi été deux fois champion d’Europe de lutte gréco-romaine (1992, 1995) et deux fois vice-champion du monde (1989, 1994).

Selon les sources, qui n’évoquent pas de montant, les inspecteurs généraux ont pointé des frais élevés au regard de ses missions de DTN, un poste d’agent de l’Etat. « Ils ont épluché toutes les factures », indique une source proche de la FFA. « Il y a un problème de confusion entre les dépenses personnelles et celles de la fédé », explique aussi une source proche du dossier. Mais d’après plusieurs sources, ces frais étaient validés par la direction générale de la fédération, laquelle était à l’époque présidée par Bernard Amsalem (2001-2016).

« Qu’est-ce que ça veut dire le train de vie ? Je ne suis pas un DTN techno. Quand on est DTN on fait de l’humain, on se déplace, on se rapproche des athlètes », s’est défendu Ghani Yalouz. « Je n’étais ni président de la fédé ni directeur général », a-t-il ajouté. L’enquête administrative a été lancée « parce que cela demande beaucoup d’approfondissements et de vérifications, et il faut que l’intéressé puisse se défendre », a indiqué de son côté le ministère des sports.