Le président gabonais Ali Bongo en janvier 2018. / Tiksa Negeri / REUTERS

Dans un discours enregistré de huit minutes diffusé par la télévision nationale, le président gabonais Ali Bongo Ondimba a déclaré samedi 8 juin avoir demandé à son premier ministre la formation d’un nouveau gouvernement plus restreint, constitué de femmes et d’hommes prêts à « donner la priorité à l’intérêt général » et « capable de faire preuve d’exemplarité ». Il a fait cette annonce alors que le « kévazingogate », un trafic de bois précieux, a viré récemment au scandale politique.

« Le ménage doit être fait au sein de notre classe politique, au sein de laquelle le mot + éthique + doit résonner avec force », a-t-il ajouté. « Ceux qui se mettent en travers de cette voie sont prévenus : ils seront sèchement écartés », a averti M. Bongo, au pouvoir depuis 2009 dans ce pays pétrolier d’Afrique centrale.

« Retour définitif »

Il s’agit de la première allocution à la nation du président Bongo depuis décembre 2018, après avoir été victime d’un AVC fin octobre de la même année, et dont il se remet actuellement. « Comme vous le savez, je viens de traverser une période difficile de ma vie », a déclaré M. Bongo au sujet de sa santé. « Vaincre de telles épreuves, a-t-il dit, renforce votre détermination à poursuivre vos aspirations et à tout mettre en œuvre pour les concrétiser ».

Vêtu d’un costume bleu marine et portant une cravate bleu ciel, M. Bongo, 60 ans, s’exprimait depuis son bureau, joignant le geste à la parole avec ses deux mains.

Après cinq mois de convalescence à l’étranger à la suite de son AVC, Ali Bongo est rentré le 23 mars à Libreville pour un « retour définitif ». Ce retour devait notamment faire taire l’opposition qui réclamait depuis son AVC que la vacance du pouvoir soit déclarée et s’interrogeait sur la capacité du président Bongo à diriger le pays.