Le Toulousain Sofiane Guitoune en pleine course contre La Rochelle, samedi 8 juin à Bordeaux. / NICOLAS TUCAT / AFP

De retour au Stade de France : sept ans après sa dernière apparition, le Stade Toulousain, leader incontesté de la saison régulière, s’est qualifié pour la finale du championnat de France en dominant La Rochelle (20-6), qui a explosé physiquement dans les vingt dernières minutes de cette demi-finale en terrain neutre, samedi 8 juin, à Bordeaux.

Les Rouge et Noir tenteront de décrocher leur 20e Bouclier de Brennus samedi 15 juin face au vainqueur de Clermont-Lyon, disputé dimanche 9 juin après-midi (16h30), à Bordeaux là encore. Une place en finale pour tenter de définitivement placer derrière eux leur période de disette, entamée depuis leur dernier titre de champion, en 2012 justement. Et qui a culminé en 2017, avec une première absence en phase finale depuis… 1976.

Patiemment, Ugo Mola a rebâti la maison toulousaine, avec un barrage l’an passé puis, donc, cette finale, qui s’est de nouveau refusée au Stade Rochelais, déjà battu en demi-finales en 2017, à Marseille par Toulon.

Les Maritimes devront repasser. Ils étaient trop courts physiquement pour inquiéter pendant 80 minutes Toulouse, qui a pu préparer cette échéance tranquillement, depuis sa qualification obtenue fin avril. Quand eux ont dû batailler jusqu’à la dernière journée pour s’offrir le droit de disputer un barrage, sur le terrain du Racing 92, dont ils sont sortis vainqueurs au forceps vendredi 31 mai (19-13).

Pendant près d’une heure, les Rochelais ont cependant cru refaire le coup de Colombes, puisqu’ils ont fait jeu égal avec les Toulousains, agressifs en défense et entreprenants en attaque.

Tenaille rochelaise

Le capitaine toulousain Jerome Kaino avait dit s’attendre, la veille du match, à une rencontre serrée. Il a été servi : jusqu’aux deux essais coup sur coup de Sébastien Bézy (60e) et Cheslin Kolbe (66e, 17-6), les Rouge et Noir n’ont pu développer le jeu qui leur a permis de survoler la saison régulière.

Malgré un essai dès la 13e minute de Sofiane Guitoune, bien servi par Thomas Ramos, les Toulousains ont ensuite été pris dans la tenaille des Rochelais, revenus à portée à la mi-temps (7-6) grâce à deux pénalités d’Ihaia West (22 et 27). Présents dans les rucks, ces derniers ont joué quasiment tous leurs ballons d’attaque, dans le sillage d’un Arthur Retière intenable.

Parfois jusqu’à friser la correctionnelle : Retière justement, s’est fait intercepter par Ramos, qui a servi trop en avant Antoine Dupont pour que l’essai du break ne soit validé (23e).

Jacques Brunel présent, et sifflé

Plus largement, Ramos est passé à côté de son match. Titularisé à l’ouverture pour faire place nette à Kolbe à l’arrière, l’international a manqué deux pénalités (17 et 30) qui auraient permis à Toulouse de se détacher plus nettement.

L’international a également gâché une précieuse munition en ne trouvant pas une pénaltouche en début de seconde période et a été remplacé précocement par Sébastien Bézy, Dupont passant à l’ouverture. La rentrée du demi de mêlée a redonné de l’allant aux Toulousains, qui ont donc aussi profité de leur fraîcheur pour faire la différence face aux Rochelais.

A un peu plus de trois mois de la Coupe du monde 2019 au Japon, le match s’est joué en présence de Jacques Brunel, sélectionneur du XV de France, décevant quatrième du dernier Tournoi des six nations. Présent en tribunes pour assister à la rencontre, l’entraîneur a été sifflé par certains spectateurs : son visage est apparu à deux reprises sur les écrans géants de Bordeaux dans le premier quart d’heure, avant que le réalisateur ne change rapidement de plan.