Le Japon et l’Argentine ont fait match nul (0-0), lundi 10 juin, au Parc des Princes, lors du premier tour du Mondial 2019. / KENZO TRIBOUILLARD / AFP

En entamant cette Coupe du monde, l’Argentine ne se faisait guère d’illusion. 37e au classement de la Fédération internationale de football (FIFA), l’Albiceleste n’a jamais franchi le premier tour en deux participations (en 2003 et 2007) et semblait condamnée à faire de la figuration en France. Pourtant, dans un Parc des Princes qui sonnait creux (25 000 spectateurs), l’Albiceleste a réalisé, lundi 10 juin, un exploit notable en décrochant un match nul (0-0) contre les Japonaises, vice-championnes du monde et un sacre mondial au compteur (en 2011).

Au coup de sifflet final, les Argentines se sont effondrées sur la pelouse, incrédules. Au bord du terrain, les remplaçantes se congratulaient, se jetant dans les bras de leur sélectionneur, Carlos Borrello. Les coéquipières de la capitaine Estefania Banini, élue joueuse du match, ne pouvaient espérer meilleur scénario pour leur entrée en lice. Nombreux étaient les spectateurs à avoir misé sur une déroute de l’Albiceleste alors que seul le club de San Lorenzo a un statut professionnel en Argentine.

L’exploit des protégées de Carlos Borrello est d’autant plus significatif que la sélection revient de loin : elle n’avait pas disputé le moindre match durant 774 jours, entre son élimination aux Jeux panaméricains, en juillet 2015, et une rencontre amicale en Uruguay, en août 2017.

« Nous ne nous attendions pas à ce résultat »

« Nous savions que le Japon était supérieur, nous ne nous attendions pas à ce résultat, a confié Estefania Banini, qui a donné le tournis aux « Nadeshiko » avec ses dribbles chaloupés. On a montré que nous pouvions bien défendre avec du travail en amont. »

En zone mixte, l’espace dévolu aux échanges entre les journalistes et les joueuses, les Argentines ont entonné plusieurs chants, distribué des bises, avant de répondre aux questions. « C’est un rêve, nous sommes très satisfaites, a jubilé Florencia Bonsegundo, attaquante à Huelva (Espagne). Nous étions pourtant conscientes de la différence qu’il y avait entre le Japon [7au classement FIFA] et nous. »

Sous les yeux du président de la FIFA, Gianni Infantino, l’Albiceleste a érigé une forteresse inexpugnable devant la cage de sa grande gardienne (1m80), Vanina Correa. Malgré des scories dans la transmission du ballon et quelques dégagements ratés, les Argentines ont su faire déjouer les Japonaises. Lesquelles, peu réalistes, se sont enferrées dans des dribbles inutiles.

« On va progresser »

Yui Hasegawa a trop ouvert son pied et manqué l’occasion d’ouvrir le score (56e) avant d’écraser sa frappe, dans les arrêts de jeu, face à Vanina Correa. Tandis que ses joueuses manifestaient leur dépit, la sélectionneuse Asako Takakura est restée stoïque au terme du match.

Dans les couloirs du Parc des Princes, le capitaine japonaise, Saki Kumagai, a tenté d’expliquer, en français, la contre-performance de son équipe. « On a eu le ballon, on a dominé mais on n’a pas su se créer davantage d’occasions », a soupiré la défenseuse centrale de l’Olympique lyonnais (OL).

Pour Saki Kumagai et ses partenaires, le prochain match contre l’Ecosse, vendredi 14 juin à Rennes, s’annonce déjà capital. « On doit mieux faire tactiquement et physiquement », a insisté la joueuse de l’OL.

Quant aux joueuses argentines, qui affronteront l’Angleterre, vendredi, elles ont déjà réussi leur Mondial.