Qui succédera à Theresa May ? Lundi 10 juin, les dix candidats au poste de chef du Parti conservateur britannique ont déposé officiellement leurs candidatures. Le vainqueur accédera du même coup au 10 Downing Street d’ici fin juillet, le poste revenant au chef de la formation qui réunit une majorité parlementaire suffisante pour gouverner.

Il aura la délicate mission de mener à bien la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, ce que Theresa May n’a pas réussi, contrainte de repousser au 31 octobre la date du Brexit initialement prévue le 29 mars.

Tour d’horizon des positions des dix candidats sur le Brexit :

Les tenantes du « no deal »

  • Andrea Leadsom

Andrea Leadsom / HANDOUT / REUTERS

Fervente avocate du Brexit, la ministre chargée des relations avec le Parlement a démissionné fin mai, en désaccord avec la stratégie de Theresa May. Mme Leadsom veut quitter l’UE sans accord, espérant toutefois convenir de certains arrangements.

Elle fut finaliste malheureuse dans la course au poste de chef du gouvernement en 2016.

  • Esther McVey

Esther McVey / HANDOUT / REUTERS

Esther McVey a démissionné en novembre 2018 de son poste de ministre du travail dans le gouvernement de Theresa May car opposée à l’accord de retrait conclu le même mois entre la première ministre et l’UE sur le Brexit. Elle défend une « rupture nette » avec l’UE.

Les avocats d’un « no deal » le 31 octobre

  • Boris Johnson

Boris Johnson / Hannah Mckay / REUTERS

L’ancien maire de Londres, « Bojo », 54 ans, a été l’un des grands artisans de la victoire du Brexit au référendum de juin 2016. Il veut que le Royaume-Uni quitte l’UE le 31 octobre, accord renégocié ou pas. Ancien ministre des affaires étrangères de Theresa May, il n’a eu de cesse de critiquer sa stratégie dans les négociations avec Bruxelles, avant de quitter le gouvernement.

Habile et charismatique, il est le grand favori des militants de base. Il menace de ne pas payer la facture du Brexit – un montant évalué entre 40 et 45 milliards d’euros – si l’UE n’accepte pas de meilleures conditions pour son pays. M. Johnson prévoit aussi des baisses d’impôts, qui seraient en partie financée par l’argent mis de côté dans l’éventualité d’un Brexit sans accord, selon le Daily Telegraph.

Une renégociation semble cependant improbable. Les Vingt-Sept ont répété qu’ils ne toucheraient pas à l’accord de sortie de l’UE conclu en novembre entre Londres et Bruxelles, et rejeté à trois reprises par les députés britanniques.

  • Sajid Javid

Sajid Javid / HANDOUT / REUTERS

Nommé en 2018 à la tête du ministère de l’intérieur, Sajid Javid, 49 ans, est un ancien banquier d’affaires, fils d’un chauffeur de bus pakistanais. Il s’était prononcé contre le Brexit au moment du référendum de juin 2016, mais défend désormais des positions eurosceptiques.

Il est soutenu par la populaire dirigeante du Parti conservateur en Ecosse, Ruth Davidson.

  • Dominic Raab

Dominic Raab / HANDOUT / REUTERS

Nommé ministre du Brexit en juillet 2018, Dominic Raab a démissionné quatre mois plus tard, opposé à l’accord de Mme May.

Ancien avocat spécialisé en droit international, ce député ultralibéral et eurosceptique de 45 ans est l’une des figures de la nouvelle garde des conservateurs.

Les opposants à un « no deal » le 31 octobre

  • Michael Gove

Michael Gove / HANDOUT / REUTERS

Ministre de l’environnement et pourfendeur du plastique, cet eurosceptique de 51 ans a joué le rôle de caution pour les partisans du Brexit dans le gouvernement May. Si Bruxelles accepte de renégocier, il est prêt à demander un nouveau report du Brexit pour éviter une sortie sans accord le 31 octobre.

Considéré comme l’un des favoris, il fait l’objet d’une polémique pour avoir admis avoir consommé de la cocaïne il y a vingt ans. Assailli de questions à ce sujet au lancement de sa campagne, le candidat a dit « regretter » cette « erreur », et assuré qu’il croyait toujours en ses chances : « Je suis là pour gagner », a-t-il affirmé.

  • Jeremy Hunt

Jeremy Hunt / SIMON DAWSON / REUTERS

Le ministre des affaires étrangères, 52 ans, avait soutenu le maintien dans l’UE avant de changer d’avis, déçu par l’approche « arrogante » de Bruxelles dans les négociations.

Si cet ancien homme d’affaires, parlant couramment le japonais, a dit qu’un « no deal était mieux que pas de Brexit », il estime désormais que chercher à obtenir une sortie sans accord en octobre serait « un suicide politique » pour les conservateurs au pouvoir et pense pouvoir renégocier avec l’UE.

  • Mark Harper

Le député Mark Harper, 49 ans, se targue d’être le seul candidat à ne pas avoir servi dans le gouvernement de Theresa May.

Cet ancien responsable de la discipline parlementaire chez les Tories estime qu’il faut repousser la date du Brexit pour garantir une sortie avec accord. Toutefois, si ce report n’avait pas l’effet escompté, il serait prêt à un « no deal ».

Les anti-« no deal »

  • Rory Stewart

Rory Stewart / HANDOUT / REUTERS

Ministre du développement international, Rory Stewart, 46 ans, est un baroudeur qui a servi en Irak comme gouverneur adjoint de la coalition après l’invasion américaine en 2003 et traversé seul l’Afghanistan pendant un mois en 2002.

  • Matt Hancock

Matt Hancock / HANNAH MCKAY / REUTERS

Ancien économiste de la Banque d’Angleterre, le ministre de la santé Matt Hancock, 40 ans, a d’abord été chargé du portefeuille du Numérique.

L’histoire du Brexit, épisode 1/2 : « Le pari raté de David Cameron »
Durée : 08:39

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