Ahmed Ouyahia, en décembre 2017 à Alger. / Zohra Bensemra / REUTERS

La purge des proches du président déchu Abdelaziz Bouteflika continue. L’ancien premier ministre algérien Ahmed Ouyahia a été placé en détention provisoire à la prison d’El-Harrach, dans la banlieue d’Alger, mercredi 12 juin, à l’issue de son audition par un juge d’instruction, a annoncé la télévision nationale, sans donner de détail sur les faits qui lui sont reprochés.

Agé de 66 ans, il a été quatre fois premier ministre, dont trois sous la présidence de M. Bouteflika (1999-2019), qui a démissionné le 2 avril après vingt ans au pouvoir, face à une contestation sans précédent. Nommé pour la dernière fois en 2017 et impopulaire, il avait été limogé en mars dernier, pour tenter, en vain, d’apaiser la contestation.

Faits présumés de corruption

La télévision n’a pas indiqué dans l’immédiat le sort judiciaire de l’ancien ministre des travaux publics Abdelghani Zaalane, qui a également comparu, selon elle, mercredi devant un juge d’instruction de la Cour suprême. MM. Ouyahia et Zaalane figurent parmi les 12 anciens ministres et préfets dont le parquet d’Alger a annoncé avoir transmis les dossiers fin mai à la Cour suprême, dans le cadre des enquêtes visant Ali Haddad, ancien patron des patrons et PDG du premier groupe privé des travaux publics en Algérie, notamment pour des faits présumés de corruption.

Le parquet d’Alger a, en outre, indiqué mardi, sans donner de noms, avoir transmis à la Cour suprême les dossiers de 11 responsables et anciens responsables visés par l’enquête contre un autre influent homme d’affaires, Mahieddine Tahkout, placé en détention provisoire pour des faits de corruption et de blanchiment.

Quarante-cinq personnes, dont de hauts responsables, font l’objet d’une enquête judiciaire pour notamment des faits de corruption et de blanchiment d’argent en rapport avec M. Tahkout. L’agence de presse officielle APS avait rapporté lundi que l’homme d’affaires et ses proches avaient été entendus par la justice avec, notamment, Ahmed Ouyahia.

Notre sélection d’articles pour comprendre la contestation en Algérie

La démission du président algérien Abdelaziz Bouteflika, le 2 avril, est une humiliante capitulation face à une population en révolte depuis la fin février. Le mouvement de protestation le plus important des deux dernières décennies en Algérie a poussé des dizaines de milliers de personnes dans les rues pour exprimer leur opposition à un cinquième mandat d’Abdelaziz Bouteflika.

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