Un homme brandit le portrait d’Emmanuel Macron, fraichement décroché, le 24 mai 2019. / ALAIN JOCARD / AFP

Des peines d’amende ferme ou avec sursis ont été prononcées mercredi 12 juin dans l’Ain au premier procès de militants pro-climat décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron.

Poursuivi devant le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse pour « vol en réunion et par ruse », un militant du collectif « Action non violente (ANV)-COP21 », qui avait décroché début mars le portrait d’Emmanuel Macron à la mairie de Jassans-Riottier (Ain), a été condamné à payer une amende de 250 euros. Visés par les mêmes chefs, cinq autres militants ont été condamnés à 500 euros – avec sursis, cette fois – et ont par ailleurs bénéficié d’une relaxe pour avoir refusé un prélèvement d’ADN lors de l’enquête.

« Condamnations disproportionnées »

« ANV-COP21 regrette ces condamnations, disproportionnées au regard de l’urgence climatique et des 8,70 euros que coûte cette affiche présidentielle », a réagi mercredi après-midi le collectif dans un communiqué.

A l’audience, le 28 mai, 1 000 à 2 000 euros d’amende avaient été requis à l’encontre de ces décrocheurs, deux femmes et quatre hommes âgés de 36 à 63 ans et qui avaient plaidé la « nécessité » d’agir pour le climat en réponse aux accusations de vol. Des affiches avaient été placardées dans les rues de Bourg-en-Bresse par leur collectif pour annoncer un « procès de l’inaction climatique » du gouvernement.

Retrouvez notre récit du procès : des décrocheurs de portraits de Macron

61 décrochages

A la barre, les profils étaient divers : prof de maths, cadre SNCF, consultante pour des ONG, retraité du cadastre, maraîcher bio ou futur restaurateur. Mais tous partagent une même inquiétude pour l’avenir de la planète, qui les avait poussés à l’action le 2 mars dernier.

Ce jour-là, deux d’entre eux s’étaient fait passer pour un couple et avaient demandé à visiter la mairie pour un mariage. Mais une fois la salle du conseil ouverte par la secrétaire, ils ont investi les lieux à treize pour « réquisitionner » la photo présidentielle.

Treize autres décrochages sont survenus le 28 mai (en Gironde, au Pays basque, à Paris, dans les Pyrénées-Orientales) « en soutien » aux prévenus, selon ANV-COP21, portant le total de portraits déjà « réquisitionnés » à ce jour à 61. L’objectif, fixé par ANV-COP21 d’ici la réunion du G7 fin août à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), est d’atteindre le chiffre de 125, soit le nombre de jours qu’il a fallu à la France en 2019 pour dépasser son empreinte écologique.

De nouveaux procès doivent avoir lieu à Strasbourg, le 20 juin, à Bonneville, le 27 juin, puis en septembre à Paris et à Lyon.

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