Marine Le Pen renvoyée en correctionnelle pour avoir diffusé des photos d’exactions de l’EI
Marine Le Pen renvoyée en correctionnelle pour avoir diffusé des photos d’exactions de l’EI
Le Monde.fr avec AFP
La présidente du Rassemblement national est mise en cause pour avoir tweeté le 16 décembre 2015 trois photos d’exactions de l’organisation djihadiste Etat islamique.
La présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, est renvoyée au tribunal correctionnel pour avoir diffusé en décembre 2015 des photos d’exactions de l’organisation djihadiste Etat islamique sur son compte Twitter, a-t-on appris mercredi 12 juin de source judiciaire, confirmant une information de BFM-TV.
Une juge d’instruction de Nanterre a rendu une ordonnance renvoyant Mme Le Pen pour « diffusion d’images violentes ». A la fin de mars, le député apparenté RN Gilbert Collard avait été lui aussi renvoyé en correctionnelle pour des faits similaires.
Levée de l’immunité parlementaire
Marine Le Pen est mise en cause pour avoir tweeté le 16 décembre 2015 trois photos d’exactions de l’EI. Les images montraient un soldat syrien écrasé vivant sous les chenilles d’un char, un pilote jordanien brûlé vif dans une cage et une photo du journaliste américain James Foley, le corps décapité et la tête posée sur le dos.
Accusant le journaliste Jean-Jacques Bourdin de faire un « parallèle » entre l’EI et le RN (alors Front national), elle avait accompagné ces photos des mots : « Daech, c’est ça. » M. Collard avait, quant à lui, diffusé la photo d’un homme gisant au sol, le crâne défoncé, avec ce commentaire : « Bourdin compare le FN à Daech : le poids des mots et le choc des bobos ! »
Dans cette affaire, Mme Le Pen s’était vu retirer son immunité parlementaire, en novembre 2017, pour son titre de députée européenne. Et, en septembre dernier, elle s’était insurgée contre une expertise psychiatrique ordonnée par la justice dans le cadre de cette enquête – un examen pourtant prévu par la procédure pénale et destiné à déterminer si la responsabilité pénale du mis en cause a lieu d’être atténuée ou abolie, notamment en cas d’altération du jugement au moment des faits. Dénonçant une « méthode » utilisée « dans les régimes totalitaires », elle avait déclaré qu’elle ne se rendrait « bien entendu » pas à cette expertise.