Il n’y a pas qu’Avengers, Ghost Recon ou Borderlands 3 dans la vie. L’édition 2019 du Salon du jeu vidéo de Los Angeles est aussi l’occasion de s’essayer à des titres inattendus, poétiques ou atypiques. En voici une sélection, après une première journée à parcourir les stands de l’E3, qui a ouvert ses portes mardi 11 juin.

  • « The Legend of Zelda - Link’s Awakening » (Switch, sortie le 20 septembre)

C’est l’histoire d’un jeu en noir et blanc, sorti en 1993 sur Game Boy, et qui, plus de vingt-cinq ans après, est encore considéré comme l’un des meilleurs épisodes de Zelda, série culte du jeu vidéo Nintendo. Zelda : Link’s Awakening est une aventure poétique, astucieuse et adorable, qui a une place à part dans le cœur des joueurs.

Dans ce remake, prévu pour Switch cet automne, on retrouve immédiatement cette patine. Malgré ses graphismes chatoyants, et qui n’ont plus grand-chose à voir avec l’original, Nintendo a su garder la part de naïveté du jeu d’origine en faisant de Link une sorte de petit personnage aux faux airs de jouet en plastique, et en donnant à l’île Cocolint qu’il parcourt des allures de maquette.

Pour le reste, le scénario du jeu et les phases de jeu, que l’on retrouve avec plaisir, sont restées identiques. Tout juste les dialogues ont été légèrement enrichis, et la prise en main modernisée. Il n’est par exemple plus nécessaire d’équiper l’épée et le bouclier, que Link a désormais automatiquement en main, ce qui économise d’incessants allers et retours dans les menus.

The Legend of Zelda: Link’s Awakening - Nintendo Switch Trailer - Nintendo E3 2019
Durée : 02:15

  • « The Wild at Heart » (PC, Xbox, date de sortie inconnue)

Contrairement à Link’s Awakening, The Wild at Heart n’est pas un jeu Nintendo, mais il aurait pu. Il est en tout cas clairement inspiré de la série Pikmin, en ce que son héros, Wake, est capable de s’entourer d’une foule de petites créatures vraiment très mignonnes qui le suivent partout, et qu’il envoie ensuite un peu lâchement bosser à sa place. Ainsi, les créatures qui ressemblent un peu à des oignons sont capables d’affronter les dangers de la nature (champignons empoissonnés, crapauds dégoûtants), tandis que ceux à tête de cailloux peuvent fracasser les rochers et cristaux qui barrent la route à Wake.

Lui-même équipé d’un aspirateur, ce sympathique personnage collecte des ressources pour se fabriquer, par exemple, des bombes ou encore des potions, et progresser dans un monde ouvert qui rappelle davantage Metroid que Pikmin. Il faut le signaler : la direction artistique est simplement sublime.

Un mélange entre « Pikmin » et une direction artistique qui évoque l’univers des jeux Double Fine. / Humble

  • « The Dark Pictures - Man of Medan » (PC, PS4, Xbox One, sortie le 30 août)

Vous êtes entre ami sur un bateau, à vous raconter des histoires qui font peur. Vous êtes jeune, la vingtaine, vous semblez sorti d’un lycée américain. L’ambiance est bonne. La mer est calme, dans le sud du Pacifique, où vous passez vos vacances. Mais lorsque vous dormez, trois hommes en ciré, à l’air mauvais, infiltrent votre bateau et vous prennent en otage. Vous voulez vous libérer de vos liens, mais vous avez peur qu’ils ne passent à l’acte. Ils sont armés. Vous tentez quand même quelque chose.

Cette histoire ressemble à celle d’un film d’horreur pour adolescents, que des films comme Scream ont pu inaugurer dans les années 90. Man of Medan semble directement tiré de cet héritage, à plusieurs égards. La réalisation est extrêmement réaliste, et le gameplay tout à fait minimal. Le jeu se déroule, mais vous devez seulement appuyer sur le bon bouton à certains moments, choisir les lignes de dialogues, ou quelle action réaliser. Parfois, on ne joue simplement pas pendant plusieurs minutes d’affilée. Ce n’est pas du cinéma. Ce n’est pas une série télé. Ce n’est pas que du jeu vidéo. Et on a envie de savoir la fin.

The Dark Pictures: Man of Medan | Announcement Trailer | PS4
Durée : 01:53

  • « Spiritfarer » (PC, PS4, Xbox One, sortie prévue en 2020)

Qu’il est joli, Spiritfarer ! Et que son héroïne, au sourire contagieux et à l’animation impeccable, a l’air enthousiaste ! Et pourtant, elle ne fait pas un métier facile : voguer d’île en île, pour rencontrer et recueillir les esprits des défunts, qu’elle aide ensuite à voyager jusqu’à l’au-delà. Un prétexte à faire de belles rencontres, mais aussi à collecter, chemin faisant, les ressources nécessaires pour ensuite améliorer son bateau. Elle y construit des chambres, des petits coins de potager, pour héberger et nourrir tout ce beau monde, fut-il mort. Un jeu d’aventure et de gestion signé par le studio québécois Thunder Lotus (Jotun), qui entend parler de la mort sans verser dans le pathos, et offrir une expérience accessible aussi bien par les petits que par les grands.

Spiritfarer - E3 2019 Reveal Trailer [HD 1080P]
Durée : 01:26

  • « John Wick Hex » (PC, date de sortie inconnue)

Chez John Wick aussi, il est beaucoup question de morts. Au pluriel. Mais celles-ci sont froides, rapides, chirurgicales. Dans cette préquelle aux films d’action avec Keanu Reeves, Mike Bithell, qu’on connaissait plutôt pour ses jeux aux ambitions narratives certaines (Thomas Was Alone, Subsurface Circular) s’essaye à la stratégie. John Wick y parcourt des rues sombres, très sombres, trop sombres peut-être, tant les graphismes ne sont pas les points forts de ce jeu très cérébral. Mais n’empêche : il est fichtrement réjouissant de planifier ses actions au millimètre, de choisir, au tour par tour (le temps n’avance que lorsque le personnage se déplace ou agit) si on va faire un pas en avant, sauter derrière un couvert, lancer son arme au visage d’un ennemi pour détourner son attention, ou l’abattre d’une balle bien placée. Très intense pour un jeu pourtant si posé.

John Wick Hex - Announcement Trailer
Durée : 01:00