Finalement, Donald Trump n’a rien contre un petit coup de pouce venu de l’étranger, une interférence. Lors d’un entretien à la chaîne ABC News, le président des Etats-Unis a affirmé, mercredi, qu’il ne verrait rien de mal à accepter des informations compromettantes sur l’un de ses rivaux politiques si de telles données venaient à être proposées par un gouvernement étranger à son équipe de campagne électorale.

Interrogé sur ce qu’il ferait si un pays étranger lui proposait de telles informations – les accepter ou avertir le FBI –, le président Trump a répondu : « Peut-être les deux. Je pense que l’on voudrait écouter, il n’y a rien de mal à écouter », déclare Donald Trump, qui lancera officiellement mardi 18 juin sa campagne électorale pour la présidentielle de 2020. « Si quelqu’un appelait d’un pays étranger, la Norvège, en disant “nous avons des informations sur votre rival”, oui, je pense que je voudrais écouter », poursuit-il.

Cet entretien était diffusé le jour de l’audition de Donald Trump Jr., le fils aîné du président, par la commission sénatoriale du renseignement, laquelle mène sa propre enquête sur les liens entre l’équipe de M. Trump et la Russie lors de la campagne présidentielle de 2016.

Donald Trump Jr. a été interrogé lors de cette audition à huis clos sur une rencontre organisée en juin 2016 à la Trump Tower, à New York, avec une avocate russe qui avait proposé des informations compromettantes sur Hillary Clinton, la rivale démocrate de Donald Trump pour l’élection présidentielle de 2016.

Le procureur spécial Robert Mueller, chargé d’enquêter sur l’ingérence de la Russie dans la présidentielle de 2016, a conclu dans son rapport publié en avril qu’il n’y avait pas eu d’entente entre l’équipe de campagne de Donald Trump et la Russie.

« Il est temps de destituer Trump »

« Le rapport Mueller l’a dit clairement : un gouvernement étranger a attaqué nos élections de 2016 pour soutenir Trump, Trump a accueilli cette aide », a tweeté mercredi soir la candidate à l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle de 2020, Elizabeth Warren. « Maintenant, il a dit qu’il le referait. Il est temps de destituer Trump », a dit la sénatrice, qui appelle au lancement de la procédure de destitution depuis la publication du rapport Mueller.

Dans l’entretien accordé à ABC News, Donald Trump a affiché son désaccord avec le directeur du FBI, Christopher Wray, lequel a déclaré le mois dernier au Congrès que les équipes de campagne devaient contacter les agences fédérales en cas de communications suspectes de la part d’un gouvernement étranger.

« Le directeur du FBI a tort », dit le président américain. « J’ai vu plein de choses au cours de ma vie. Je ne crois pas avoir jamais appelé le FBI de toute ma vie. De toute ma vie. Vous n’appelez pas le FBI. Vous mettez une personne dehors, vous faites ce que vous faites. »