La start-up Lifen s’est spécialisée dans la communication de documents médicaux entre professionnels de la santé. / Lifen

Un peu plus d’un an après avoir fait sa première levée de fonds (7,5 millions d’euros), la start-up française Lifen réitère l’opération. Jeudi 13 juin, elle devait annoncer un tour de table lui permettant de réunir 20 millions d’euros. Les fonds Partech, Idinvest Partners, Majycc eSanté Invest, et les investisseurs historiques de la société, Serena Capital et Daphni vont y prendre part.

Créée par Franck Le Ouay, l’un des cofondateurs de Criteo, avec d’autres personnalités dont l’ancien ministre de la santé Philippe Douste-Blazy, la start-up s’est spécialisée dans la communication de documents médicaux entre professionnels de la santé. « On a des praticiens très compétents mais un système informatique qui n’est pas à la hauteur, complètement fragmenté, avec des centaines de logiciels qui ne se parlent pas entre eux. Résultat : les professionnels de santé continuent à échanger par courrier postal ou par fax », estime M. Le Ouay, le patron de la société.

Son produit, qui n’est commercialisé que depuis deux ans, permet non seulement de digitaliser les documents médicaux mais de réduire la paperasserie des secrétariats médicaux. Ainsi permet-il d’extraire des documents les informations importantes (le nom du patient concerné, le professionnel destinataire, la nature du document) pour s’assurer de leur bonne expédition et de son bon archivage. Une manière de combattre les envois à de mauvaises adresses, la classification des examens d’un patient dans le dossier d’un homonyme, etc.

« Une technologie qui fait gagner du temps »

Autre avantage avancé pour la société : la réduction des frais postaux et un gain de temps estimé à environ trois heures par semaine pour un(e) secrétaire médical(e). « Notre volonté de départ, c’est d’apporter dans le domaine médical une technologie qui fait gagner du temps, de l’argent et permet de fournir un meilleur service », explique M. Le Ouay.

A son lancement, Lifen s’adressait aux hôpitaux publics. Une soixantaine d’entre eux, dont six CHU (Strasbourg, Angers, Orléans…), travaillent désormais avec elle. Pour eux, la société gère 400 000 envois par mois (dix fois plus qu’il y a un an) auprès de 70 000 médecins. La start-up a aussi convaincu le premier réseau de cliniques privées de France, Ramsay Générale de Santé, de miser sur son produit. De manière assez naturelle, elle commence désormais à proposer ses services sous forme d’abonnement (25 euros par mois) aux médecins libéraux, tandis que les établissements de santé paient le service à l’acte.

Pour ce nouveau tour de table, Lifen a directement été approchée par des fonds. Une opportunité difficilement rejetable pour une société qui cherche encore la rentabilité et qui ne minimise pas les défis qui l’attendent encore : « La santé est le secteur qui résiste le plus à la digitalisation, la transition n’est pas simple », constate le dirigeant. Mais à l’heure où la profession souffre d’une pénurie de moyens humains, la start-up est persuadée que son logiciel peut apporter un élément de solution. Franck Le Ouay en veut pour preuve le fait que tous les établissements qui ont testé le produit sont devenus clients.

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