Trois personnes ont été placées en garde à vue dans la nuit de mercredi 12 à jeudi 13 juin dans le cadre du démantèlement d’une importante plateforme illégale du « dark Web » qui vendait des drogues, des armes et des faux papiers, a-t-on appris auprès du parquet de Paris.

Ce coup de filet, le deuxième depuis un an, a visé le « French Deep Web-Market », considéré par la cyberdouane comme « l’une des principales plateformes du dark Web francophone » et qui comptait début juin « environ 5 800 utilisateurs, dont plus de 700 vendeurs », selon Le Figaro qui a dévoilé cette opération nationale.

Les suspects ont été arrêtés dans le cadre d’une « enquête confiée à la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) » pour « complicité de trafic de stupéfiants, d’infractions à la législation sur les armes, d’escroqueries, de faux, usages et fournitures de faux documents administratifs », a indiqué le parquet dans un bref communiqué.

Les investigations ont aussi été ouvertes pour « association de malfaiteurs », « mise à disposition d’équipements spécialement conçus pour commettre des atteintes à des systèmes de traitement automatisé de données (STAD) » et « entente formée en vue de commettre des atteintes à des STAD ».

« Le parquet ne fera aucun autre commentaire à ce stade des investigations », a-t-il conclu. En matière de criminalité organisée, les gardes à vue peuvent durer jusqu’à 96 heures.

Cryptomonnaies saisies

Selon Le Figaro, cette opération est la suite d’une surveillance entamée début 2018 par la cyberdouane, un des services d’enquêtes de la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED).

Le coup de filet a suivi plusieurs « coups d’achat de stupéfiants » et « s’est déroulé simultanément (…) à Nice, Metz, Bordeaux, Lisieux ou encore Rennes ». « Quelques milliers d’euros répartis en diverses cryptomonnaies – dont du bitcoin, litecoin et de l’ether – ont été récupérés par les autorités, ainsi que des cartes de paiement prépayées », écrit le quotidien.

Il s’agit du deuxième coup de filet d’ampleur en France sur le « dark web » – partie cachée d’Internet dont le contenu n’est pas indexé par les moteurs de recherche classiques – après celui qui avait conduit au démantèlement, en juin 2018, du forum « Black Hand » (la main noire).

Ce dernier proposait à la vente depuis plus de deux ans de nombreux produits et services illicites (drogues, armes, faux papiers, données bancaires volées…). Quatre personnes avaient été interpellées, près de 4 000 euros en liquide et environ 25 000 euros dans diverses monnaies virtuelles avaient été saisis.

L’administratice de cette plate-forme illégale, connue sous les pseudonymes Anouchka ou Hadès, était une mère de famille de deux enfants, âgée de 28 ans à l’époque, sans casier judiciaire et sans emploi, selon une source des douanes.

Deux modérateurs-vendeurs avaient également été arrêtés et mis en examen, ainsi qu’un « simple vendeur », parmi « des dizaines » sur le forum qui comptait 3 000 membres, selon cette source