Francois de Rugy, ministre de la transition écologique et solidaire et le premier ministre, Edouard Philippe, le 23 mai à l’Elysée. / POOL / REUTERS

La filière éolienne en mer française va-t-elle enfin décoller ? Vendredi 14 juin, François de Rugy devait engager, à Saint-Nazaire, une nouvelle étape pour l’éolien offshore, en annonçant de nouveaux projets, et l’attribution de l’appel d’offres de Dunkerque à EDF Renouvelables, une filiale d’EDF.

Le ministre de la transition écologique et solidaire devait faire trois annonces cruciales pour le secteur. D’abord, il devait officialiser le lancement du projet du premier parc éolien en mer en France, au large de Saint-Nazaire. Le Conseil d’Etat a donné son feu vert, vendredi 7 juin, pour ce projet de 80 éoliennes qui doit être développé par EDF Renouvelables avec des éoliennes construites dans la région par General Electric.

Il faut dire que l’Hexagone ne compte toujours aucun parc éolien en mer en activité, alors que les premiers appels d’offres ont été lancés en 2012. Embourbés dans des démarches administratives, les recours juridiques systématiques de la part d’opposants et les renégociations de contrats, les six parcs français ne sont toujours pas parvenus à sortir de mer. Si tout se passe comme prévu, ce premier parc éolien à voir le jour au large de Saint-Nazaire pourrait être raccordé au réseau en 2022 ou en 2023. Les cinq autres parcs, développés par EDF, Engie et Iberdrola, sont toujours dans l’attente de l’examen des recours et ne devraient pas voir le jour avant 2023, au mieux.

Environ 45 éoliennes pour le projet de Dunkerque

Vendredi, le ministre devait également annoncer que le projet du futur parc éolien de Dunkerque a été également remporté par EDF Renouvelables, dans un consortium avec l’allemand Innogy et le canadien Enbridge. Composé d’environ 45 éoliennes, il était scruté de près par les acteurs du secteur : d’abord, parce que de nombreuses entreprises européennes avaient candidaté, dont les français Total et Engie ou le suédois Vattenfall. Mais aussi parce que les promoteurs de projets estimaient possible de proposer des tarifs de production de l’électricité à un prix très compétitif.

Selon le ministère de la transition écologique et solidaire, le tarif proposé par EDF est inférieur à 50 euros le mégawattheure, soit trois fois moins que les prix négociés avec le gouvernement en 2012 sur les précédents projets. « Il s’agit ainsi d’un tarif comparable aux meilleurs résultats européens, qui démontre la compétitivité de la filière française de l’éolien marin », note le ministère dans un communiqué, en précisant que le parc devrait être opérationnel en 2024.

Un choix qui fera grincer des dents les concurrents d’EDF, qui estimaient que le groupe public avait déjà remporté la majorité des parcs attribués. Mais c’est également une vraie victoire pour le PDG, Jean-Bernard Lévy, qui misait beaucoup sur cet appel d’offres.

Enfin, François de Rugy devait confirmer les annonces faites par Edouard Philippe lors de son discours de politique générale, mercredi 12 juin. Alors que les professionnels du secteur se désolaient depuis des mois de la timidité du gouvernement sur le sujet, le premier ministre a promis une augmentation significative du volume des appels d’offres pour l’éolien en mer dans les dix prochaines années. Un nouveau projet doit également être lancé au large d’Oléron.