LA LISTE DE L A MATINALE

Cette semaine, La Matinale vous propose de parcourir la France grâce à une sélection de festivals de photographie qui durent, pour certains, jusqu’à la rentrée.

Un vent d’Est à La Gacilly en Bretagne

Un groupe de « touristes climatiques » tirés par un traîneau le long d’une rivière de neige artificielle près de Bolzano (Italie), le 23 août 2018. / MARCO ZORZANELLO

Le festival breton, qui attire chaque année les visiteurs avec ses images en plein air disposées à travers toute la ville de La Gacilly (Morbihan), invite de grands noms de la photographie venus des pays de l’Est et de Russie.

On y retrouvera les images vibrantes de Sergueï Prokoudine-Gorski, pionnier de la photo couleur, qui parcourut l’Empire russe au début du XXe siècle, celles d’Alexandre Rodtchenko, héros du constructivisme, ou d’une plus jeune génération. A ne pas rater, la grande exposition du maître Josef Koudelka, qui montre dans un immense espace à ciel ouvert, servi par une scénographie spectaculaire, les images poignantes qu’il a prises en 1968 lors du Printemps de Prague.

L’environnement ne sera pas oublié, avec des reportages à la fois sombres et caustiques comme celuli de Marco Zorzanello autour des « touristes climatiques », qui entendent bien profiter de leurs vacances en ignorant que les stations de ski doivent recourir aux canons à neige, ou que la mer Morte n’a presque plus d’eau.

Expositions en plein air dans divers lieux de La Gacilly (Morbihan) jusqu’au 30 septembre. Gratuit. Festivalphoto-lagacilly.com

Des femmes photographes à Houlgate, en Normandie

Une aide à domicile ukrainienne, photographiée à Bolzano (Italie), en 2007. / JANE EVELYN ATWOOD / AGENCE VU

Un festival de femmes photographes ? L’idée est née chez Béatrice Tupin, iconographe frappée par la difficulté des femmes à être exposées et publiées. En 2018, son festival a contribué à mettre ce sujet sur la table et à faire bouger les lignes.

Cette année, à Houlgate (Calvados), les quatorze expositions en extérieur abordent tous les genres : des travaux plutôt documentaires, comme ceux de Floriane de Lassée sur la Nouvelle-Calédonie, ou de Jane Evelyn Atwood sur une Ukrainienne qui travaille en Italie comme aide à domicile pour subvenir aux besoins de sa famille restée au pays. Et des travaux plus proches de la fiction, comme les mises en scène d’Anne Kuhn ou les images hybrides d’Ouka Leele, entre photo et peinture.

Expositions en extérieur jusqu’au 31 août, à Houlgate (Calvados). Gratuit. Lesfemmessexposent.com

Des autoportraits sérieux et décalés à Vichy

De jeunes garçons ukrainiens programmés à devenir soldats, photographiés en 2015 et extraits de la série « How to Dance the Waltz ». / MICHAL CHELBIN

Centré sur le portrait, genre inépuisable en photographie, le festival de Vichy (Allier) se penche cette année sur l’autoportrait incontournable de notre époque, le selfie.

Le photographe Olivier Cullmann a rassemblé, dans une exposition à la fois sérieuse et décalée, des photos amateurs et des séries d’artistes qui abordent aussi bien la répétition, l’image de soi et la viralité.

Les autres expositions feront voyager de l’Angleterre, où Tish Murtha avait saisi les ravages de l’ère Thatcher, jusqu’en Ukraine avec des enfants photographiés dans des pensionnats où on les programme à devenir des soldats et des épouses modèles.

Expositions dans divers lieux de Vichy (Allier) jusqu’au 8 septembre. Gratuit. Ville-vichy.fr/portraits

Regards sur la ville à Cergy

Les châteaux d’eau de Villejuif en 2008, extraits de la série « Voyages en Périphérie ». / CYRUS CORNUT

Les images de mégapoles de Michael Wolf, disparu il y a quelques semaines, ont trouvé un lieu adéquat pour s’exposer : la tour EDF de Cergy, le plus haut bâtiment du Val-d’Oise.

Le Festival du regard a orienté ses dix-sept expositions sur le thème de l’habitat, et les images présentées concernent surtout des villes : la banlieue parisienne vue par Cyrus Cornut, les townships d’Afrique du Sud par Anne Rearick, les intérieurs des habitants de Belleville visités par Hortense Soichet… Avec, en clin d’œil, les photos de l’astronaute Thomas Pesquet, qui montre sa « maison » temporaire, à 400 kilomètres au-dessus de la terre.

Quatre lieux de Cergy (Val-d’Oise) jusqu’au 14 juillet. Gratuit. Festivalduregard.fr

La jeune photographie européenne au 104 à Paris

Photographie issue de la série « Ethnographies ». / FELICIA SIMION

Le Festival de la jeune photographie européenne, installé chaque année au Centquatre à Paris, a été prolongé jusqu’au 21 juillet. Circulation(s), qui présente les œuvres d’une quarantaine d’artistes, se veut d’abord un projet citoyen, qui montre un réel « analysé et disséqué ». Confié cette année au collectif The Red Eye pour sa direction artistique, la manifestation met en valeur la Roumanie, avec quatre jeunes artistes invités, et propose aux enfants un parcours à part, « Little Circulations ».

Du mercredi au dimanche de 14 heures à 19 heures. Expositions gratuites dans la nef et pour les enfants, tickets à 6 € et 4 € pour les autres. A voir au Centquatre, dans le 19e arrondissement de Paris, jusqu’au 21 juillet.