Le nouveau maire de Madrid, José Luis Martinez-Almeida, élu le 15 juin 2019. / OSCAR DEL POZO / AFP

Le Parti populaire (PP, droite) a repris, samedi 15 juin, la mairie de Madrid (Espagne), à la faveur d’une alliance avec les élus du parti anti-migrants Vox et des centristes de Ciudadanos.

La maire sortante, Manuela Carmena, issue de la gauche mouvementiste, était pourtant arrivée en tête des élections municipales, le 26 mai, obtenant 19 des 57 sièges de conseillers municipaux, un résultat insuffisant cependant pour s’assurer d’une majorité avec l’appoint des élus du Parti socialiste.

La liste du PP conduite par José Luis Martinez-Almeida n’avait obtenu, elle, que 15 sièges au conseil municipal. Mais en s’alliant avec Ciudadanos (11 élus) et Vox (4), le candidat de la droite espagnole a été élu maire.

Ce vote referme la parenthèse Carmena, qui avait conquis en 2015 la capitale espagnole après plus de vingt ans de domination de la droite.

Plusieurs membres de Ciudadanos ont cependant exprimé leur malaise à la suite de la décision de la formation centriste de s’allier avec le PP et Vox.

Ada Colau en bonne position à Barcelone

A Barcelone, Ada Colau, la maire sortante, devrait être réélue pour un second mandat avec le soutien des huit élus socialistes du conseil municipal et des six élus de la liste que conduisait Manuel Valls aux élections du 26 mai.

Les socialistes espagnols et l’ancien premier ministre français veulent faire barrage aux séparatistes catalans.

Aux élections du 26 mai, la liste Barcelona en Comu (Barcelone en commun) d’Ada Colau et la Gauche républicaine de Catalogne (ERC) du séparatiste Ernest Maragall ont toutes deux obtenu dix élus au conseil municipal.

Il faudra 21 voix pour être élu : si Ada Colau obtient le soutien des huit élus du Parti socialiste de Catalogne et des six élus de la liste Valls, elle sera reconduite pour un second mandat.

Si aucun candidat n’obtient 21 voix, la mairie reviendra à Maragall, parce que sa liste a obtenu 5 000 voix de plus que Barcelona en Comu le 26 mai.

L’Elysée s’inquiète d’une alliance entre Ciudadanos et l’extrême droite

Une alliance en Espagne entre les libéraux de « Ciudadanos et l’extrême droite remettrait en question la coopération politique pour construire un groupe centriste rénové au sein de l’Union européenne », a indiqué samedi l’Elysée à l’AFP, confirmant une information parue dans la presse espagnole.

Les libéraux du parti espagnol Ciudadanos doivent siéger aux côtés de la liste Renaissance des partisans du président Emmanuel Macron, qui constitue la principale délégation au sein du groupe centriste « Renew Europe » créé sur les bases de l’ALDE (Alliance des libéraux et démocrates pour l’Europe) au Parlement européen.

Dans le même temps, des tractations sont en cours entre partis en Espagne après les élections municipales et régionales du 26 mai et certains soupçonnent Ciudadanos de discuter avec le parti d’extrême droite Vox.

« Une plateforme commune entre Ciudadanos et l’extrême droite remettrait en question la coopération politique pour construire un groupe centriste rénové au sein de l’Union européenne », selon la source élyséenne citée par l’AFP.

De son côté, Vox a dénoncé une « ingérence française » et a exhorté le gouvernement espagnol à « préserver l’indépendance des Espagnols » et expliquer « les mesures qu’il va prendre ».