Deux fonctionnaires de police du 18e arrondissement de Paris, dont l’un a été incarcéré, ont été mis en examen vendredi pour « trafic de stupéfiants » et « corruption », a annoncé, samedi 15 juin, une source judiciaire.

Elle confirmait une information du site Les Jours, selon lequel ces deux policiers de la brigade anticriminalité (BAC) du 18e sont soupçonnés d’avoir « racketté des dealeurs, revendu de la drogue et blanchi l’argent gagné par ce biais ».

Présentés à un juge d’instruction parisien, les deux policiers se sont vu notifier de lourdes mises en examen pour des chefs de corruption passive par personne dépositaire de l’autorité publique, trafic de stupéfiants, blanchiment, vol, détournement de fichiers de police, faux en écriture publique et association de malfaiteurs, a détaillé la source judiciaire. Deux autres suspects qui ne sont pas policiers ont également été mis en examen.

Racket auprès des dealers

Le parquet de Paris avait requis l’incarcération provisoire des quatre protagonistes. Deux d’entre eux, dont un policier, ont finalement été placés en détention provisoire, tandis que les deux autres ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire.

Le brigadier, âgé de 45 ans, et son collègue, un gardien de la paix de 38 ans, tous deux fonctionnaires de la BAC du 18e, sont soupçonnés d’avoir « protégé des trafiquants de stupéfiants contre rémunération » et d’avoir blanchi l’argent ainsi obtenu, a confirmé à l’Agence France-Presse (AFP) une source proche du dossier. « Ils revendaient des informations sur les dispositifs policiers de lutte antidrogue et rackettaient les dealeurs », a ajouté une source proche de l’enquête.

L’affaire, partie d’une dénonciation pour des soupçons de corruption visant un brigadier de police, avait conduit à l’ouverture, en 2018, par le parquet de Paris, d’une enquête préliminaire confiée à l’inspection générale de la police nationale (IGPN), la « police des polices », selon la source judiciaire. Les investigations se sont ensuite poursuivies sous l’autorité d’un juge d’instruction qui a procédé à ces mises en examen vendredi.