Le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, lors de la présentation des résultats financiers du groupe pour 2018, le 28 février, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), près de Paris. / ERIC PIERMONT / AFP

La SNCF a choisi Ground Control, une friche ferroviaire transformée en lieu branché près de la Gare de Lyon, à Paris, pour présenter, mardi 18 juin, son assistant de mobilité, la grande innovation de l’entreprise ferroviaire en 2019. Devant un parterre constitué de clients, de partenaires, d’élus, de journalistes – et en présence de la direction de la SNCF réunie presque au grand complet –, Guillaume Pepy, le patron du groupe, et Alexandre Viros, le directeur général d’e-voyageurs, ont décrit ce nouvel outil, qui consiste en un enrichissement important de l’application SNCF et désormais appelé « L’Assistant SNCF ».

Déjà téléchargée sur treize millions de smartphones, l’application en question proposait jusqu’alors des informations sur les itinéraires et les horaires des trains en France, ainsi que des données en temps réel sur l’état du trafic. « L’Assistant » va désormais, en plus de ces fonctionnalités, permettre d’agréger à l’échelle de la France entière de nombreuses offres complémentaires de transport, de la voiture individuelle à la moto-taxi en passant par le vélo, le bus, le métro, les autocars et le covoiturage.

Une fonction paiement est intégrée à l’application, ainsi que la possibilité de valider directement avec son smartphone grâce à la technologie NFC (uniquement sur Android), même si l’appareil est éteint. En ce qui concerne le paiement, tout passe par la nouvelle application, sauf le train longue distance, « L’Assistant » renvoyant, pour le TGV et les Intercités, vers l’application ou le site OUI. sncf.

« C’est un jour important pour les mobilités, s’est félicité M. Viros. Le lancement de “L’Assistant” coïncide, ce 18 juin, avec le vote solennel à l’Assemblée nationale de la loi d’orientation des mobilités, qui organise la politique des transports afin d’apporter des solutions de mobilité pour tous dans tous les territoires. » « Cet assistant, nous avons fait le choix de le configurer en priorité pour les usagers de la vie quotidienne », a ajouté M. Pepy.

Plus efficace que Google Maps

La première version de « L’Assistant » n’a pas encore le caractère universel rêvé et annoncé

« C’est la première fois qu’est lancée une vraie offre MAAS en France », analyse Joël Hazan, directeur au Boston Consulting Group. Le MAAS (pour « Mobility as a Service ») est un concept né en Finlande, qui consiste à proposer aux usagers un service de transport agrégeant l’ensemble de l’offre publique comme privée. De fait, l’outil est puissant, plus efficace même que Google Maps, en matière d’offre de transport en commun si votre origine ou votre destination est une toute petite commune.

La première version de « L’Assistant » n’a malgré tout pas encore le caractère universel rêvé et annoncé. La validation par smartphone Android n’est effective qu’à Strasbourg. Le paiement n’est pas encore généralisé avec tous les partenaires. En matière de covoiturage, de VTC ou de taxi, les acteurs principaux sont encore absents. Mais l’outil a vocation à progresser au fil des versions.

La validation NFC sera disponible en Ile-de-France à l’automne, puis dans tous les TER d’ici à la fin de l’année. A terme, l’ambition est de généraliser cette possibilité à tous les réseaux de transport en commun français. Par ailleurs, Blablacar et Blablalines (ex-Ouibus) apparaîtront prochainement dans l’application, ainsi qu’Uber, le numéro un mondial du VTC.

Concrètement, pour l’instant, ce sont surtout les sociétés filiales ou déjà partenaires de l’entreprise qui apparaissent sur l’application. Pourtant, le discours est celui d’une ouverture la plus large possible. « “L’Assistant” n’est pas réservé au club des copains de la SNCF, assure M. Pepy. Nous proposerons à tous les opérateurs d’être présents, y compris aux futurs concurrents ferroviaires de la SNCF qui se sont signalés. »