La majeure partie de l’Ethiopie restait privée d’Internet, mardi 18 juin, pour le huitième jour consécutif. Une coupure que les autorités n’ont toujours pas expliquée, alors que la capitale, Addis-Abeba, semble épargnée par cette anomalie.

Les premières coupures ont débuté le 11 juin : le réseau avait été brièvement rétabli le jour même. Mais, depuis le 12 juin, la coupure est quasi totale à l’exception d’Addis-Abeba où le réseau a été rétabli le 14 juin.

« Nous appelons nos clients à la patience »

La compagnie de télécommunications Ethio Telecom, qui a le monopole sur le secteur, a refusé de donner le moindre indice sur la raison de cette coupure, la plus importante depuis l’arrivée au pouvoir du premier ministre réformateur, Abiy Ahmed. La directrice exécutive de l’entreprise a affirmé attendre « la diffusion d’un communiqué officiel sur la coupure Internet avant la fin de la semaine ». « Nous appelons nos clients à la patience d’ici là », a-t-elle ajouté.

Les autorités éthiopiennes n’hésitent pas, quand elles le jugent nécessaire, à couper l’accès au Web dans le pays. Ce fut le cas à maintes reprises entre 2015 et 2017 alors qu’elles étaient confrontées à un mouvement de protestation inégalé en vingt-cinq ans. En 2017, les autorités avaient justifié une coupure similaire en expliquant vouloir limiter la triche lors des examens scolaires nationaux. La coupure actuelle intervient alors que les examens nationaux sont en cours au niveau des lycées et doivent s’achever vendredi.

Porté au pouvoir après le mouvement social de 2017, M. Abiy avait promis l’ouverture de grandes entreprises publiques à des capitaux étrangers, au premier rang desquelles Ethio Telecom.