Des opposants à l’expansion de l’oléoduc Trans Mountain brandissent un mannequin à l’effigie du premier ministre Justin Trudeau, à Vancouver, le 9 juin. / Darryl Dyck / AP

Le gouvernement de Justin Trudeau a donné, mardi 18 juin, son feu vert à la relance des travaux d’agrandissement de l’oléoduc Trans Mountain vers la côte Ouest canadienne, une décision souhaitée par l’industrie pétrolière, mais décriée par les écologistes. Cette annonce était attendue après la décision, en 2018, de nationaliser ce canal au prix de 4,4 milliards de dollars canadiens (3 milliards d’euros). Le premier ministre a précisé que les procédures d’expansion devraient commencer dès cet été.

Le projet vise à tripler la capacité de l’oléoduc Trans Mountain, inauguré en 1953, pour écouler 890 000 barils de pétrole par jour sur 1 150 km entre l’Alberta, assise sur la troisième réserve mondiale d’or noir, et la banlieue de Vancouver, avant de l’exporter vers l’Asie. M. Trudeau a justifié sa décision par le fait que l’exportation d’or noir vers l’Asie permettrait de réduire la dépendance du Canada à l’égard du marché américain et que le transport par oléoduc du pétrole était beaucoup plus sûr que par rail.

Elections législatives d’octobre

Le gouvernement de Justin Trudeau avait autorisé, en 2016, la société américaine Kinder Morgan à agrandir l’oléoduc avant de le nationaliser. Mais la Colombie-Britannique, d’où ce pétrole devrait être chargé sur des navires, avait porté l’affaire en justice, épaulée par une coalition d’écologistes et de communautés autochtones.

En août 2018, la justice avait donné raison aux opposants en jugeant que les conséquences environnementales de l’agrandissement n’avaient pas été prises en compte. Ottawa avait alors demandé au régulateur du secteur de tenir de nouvelles consultations auprès des populations affectées, notamment des groupes d’Amérindiens.

Les travaux d’agrandissement avaient été estimés à 7,4 milliards de dollars (4,9 milliards d’euros) en 2015. Ils devraient débuter dans les prochaines semaines, avant les élections législatives d’octobre pour lesquelles les troupes libérales de M. Trudeau sont au coude à coude avec l’opposition conservatrice dans les derniers sondages.