Robert Moreno devient le nouveau sélectionneur de l’équipe d’Espagne, le quatrième en deux ans. / Manu Fernandez / AP

C’est un nouveau coup dur pour le football espagnol. Le sélectionneur national, Luis Enrique, affecté par un grave problème familial, a choisi de quitter ses fonctions, a annoncé mercredi 19 juin le président de la Fédération espagnole (RFEF) Luis Rubiales. Il sera remplacé par son adjoint Robert Moreno, promu en vue de l’Euro 2020.

Luis Enrique, 49 ans, était en retrait de son poste depuis mars « pour raisons familiales de force majeure », selon la RFEF. L’inexpérimenté Moreno (41 ans), dont c’est le premier poste comme entraîneur principal dans l’élite, devient ainsi le cinquième sélectionneur en deux ans pour la Roja, qui vit une longue période de turbulences après l’âge d’or de son triplé historique Euro-Mondial-Euro (2008-2012). Luis Enrique avait ainsi été nommé à l’été 2018 pour rebâtir l’équipe après des échecs successifs.

Ces trois derniers mois, Robert Moreno a assuré l’intérim sur le banc de l’équipe nationale lors de trois rencontres successives de qualification pour l’Euro-2020, pour trois victoires : à Malte (2-0), aux îles Feroé (4-1) et contre la Suède (3-0). Toutefois, cette courte expérience est l’unique vécu du jeune technicien en tant qu’entraîneur principal.

Quatrième entraîneur depuis 2016

Jusqu’à être propulsé mercredi dans la lumière, le Catalan Moreno a effectué quasiment toute sa carrière comme adjoint de l’Asturien Luis Enrique : au Barça B, à l’AS Rome, au Celta Vigo et sur le banc du FC Barcelone (2014-2017), avant de devenir l’adjoint de Juan Carlos Unzué, ex-membre de l’encadrement blaugrana, au Celta (2017-2018). Et quand Luis Enrique a pris les rênes de la sélection, il a naturellement fait appel à Moreno, présenté comme un spécialiste de l’analyse vidéo et des nouvelles technologies.

Le nouveau sélectionneur est le quatrième à occuper le poste depuis le départ à l’été 2016 de Vicente del Bosque, sacré champion du monde en 2010 en Afrique du Sud. Julen Lopetegui, qui avait succédé au technicien moustachu, a été limogé à deux jours du début du Mondial 2018 par Rubiales pour avoir négocié son départ au Real Madrid dans le dos de la fédération. Alors directeur sportif, Fernando Hierro lui avait succédé au pied levé mais n’avait pu faire mieux qu’une élimination en huitièmes de finale contre la Russie (1-1 a.p., 4 t.a.b. à 3), ce qui a favorisé l’arrivée de Luis Enrique, premier choix de Rubiales.

Mais si, avec « Lucho », l’Espagne a redressé la tête, infligeant, par exemple, une gifle 6-0 aux vice-champions du monde croates en septembre dernier, le nouveau changement de cap officialisé mercredi sème le doute sur la capacité de l’Espagne à briller à l’Euro 2020 organisé dans douze villes d’Europe, dont Bilbao. L’Espagne est, pour l’heure, première du groupe F de qualification pour l’Euro (4 matchs, 4 victoires).