La cagnotte de soutien à Christophe Dettinger reste bloquée. Saisi en référé, le tribunal de grande instance de Paris a renvoyé, mercredi 19 juin, au juge du fond la demande de provision formulée par l’ex-boxeur. Devenu un symbole du mouvement des « gilets jaunes », Christophe Dettinger a été condamné, en février, pour avoir frappé des gendarmes à un an de prison, aménagé en semi-liberté. Il a été placé début juin sous bracelet électronique.

La cagnotte avait été créée le 6 janvier sur la plate-forme Leetchi, au lendemain de l’acte VIII des « gilets jaunes » durant lequel il avait été filmé en train d’assener les coups. En deux jours, les dons avaient afflué, atteignant 130 000 euros selon Leetchi, 145 000 euros selon les Dettinger. Vivement critiquée par des membres du gouvernement, qui dénonçaient une apologie de la violence contre les forces de l’ordre, la plate-forme a fermé la cagnotte le 8 janvier. Les Dettinger avaient alors saisi la justice pour que les fonds leur soient versés.

Désaccord sur le contenu du contrat

Deux questions se sont posées lors de l’audience qui opposait Leetchi au couple le 5 juin : à quoi devait servir la cagnotte ? Et qui devait en être le bénéficiaire ? Les deux parties sont en désaccord sur le contenu du contrat. Laurence Léger, l’avocate du couple, a affirmé que Karine Dettinger, l’épouse de l’ex-boxeur, a été « dès le début désignée comme bénéficiaire ».

Mais pour la juge des référés, cette question du bénéficiaire, « de par sa complexité, ne relève pas des pouvoirs du juge des référés, juge de l’évidence ». « Dans la mesure où il existe une contestation sérieuse sur l’identification du bénéficiaire, il n’y a pas lieu non plus à référer » sur la demande de provision présentée par Christophe Dettinger, écrit la juge dans son ordonnance.

Le procès sur le fond devrait avoir lieu en décembre. Pour Laurence Léger, « aucun juge ne semble vouloir se prononcer sur un dossier qui est explosif ». Elle regrette que les fonds restent bloqués, « ce qui devient vraiment problématique pour les gens qui ont donné ».

Une enquête pour « abus de confiance » a d’ailleurs été ouverte à Paris le 9 mai après la plainte de donateurs qui accusent Leetchi d’avoir « détourné les fonds ». Selon l’avocate, 66 participants à la cagnotte ont déposé plainte.