Dans sa déclaration de politique générale, le premier ministre, Edouard Philippe, a promis, le 12 juin, « une accélération écologique » en France dans les douze prochains mois. Sur le plastique, il a annoncé que l’instauration d’une consigne sur certains emballages ferait l’objet d’une concertation notamment avec les collectivités.

Dans un entretien au Parisien, mercredi 19 juin, la secrétaire d’Etat à la transition écologique Brune Poirson explique que le gouvernement « veut remettre [la consigne] au goût du jour pour doper la collecte des produits recyclables ».

Elle ajoute qu’« à Paris, par exemple, moins d’une bouteille en plastique sur dix est collectée et recyclée. Et à l’échelle du pays, seules 55 % des bouteilles en plastique et 45 % des canettes en acier sont récupérées pour avoir une deuxième vie ». Elle rappelle que « l’Union européenne nous a fixé un objectif : 90 % de bouteilles en plastique recyclées d’ici 2029. Mais la collecte telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui ne le permet pas car elle n’est pas assez performante et a atteint un plafond ».

Définir les modalités de mise en œuvre de la consigne en France

Pour avancer sur la voie du recyclage, la secrétaire d’Etat va installer mercredi un comité de pilotage, réuni à Strasbourg, chargé de définir les modalités de mise en œuvre de la consigne en France.

Ce comité, qui rassemblera des élus, des fabricants de produits, des industriels et des associations, doit notamment s’assurer que les collectivités locales, qui tirent actuellement des revenus de la gestion de certains emballages usagés, ne soient pas lésées par la mise en place d’un dispositif de consigne.

Il cherchera à définir quels produits pourront être concernés par la consigne, dans quel but (recyclage ou réemploi) et comment gérer la somme d’argent qui résultera de la mise en place de ce système.

Les produits ménagers ayant des taux de collecte bas peuvent être concernés. C’est le cas par exemple des canettes en métal, des bouteilles et des boîtes en plastique à usage unique.

En France, des systèmes de consignes existent à une échelle locale ou dans le circuit de vente aux professionnels (cafés, restaurants et hôtels, notamment). D’autres pays européens, comme l’Allemagne, ont développé le dispositif à grande échelle. Soixante-huit pour cent des emballages ont été recyclés en 2017, selon Citeo, l’organisme chargé de la gestion des déchets ménagers. Dans le détail, le taux de recyclage a atteint 85 % pour le verre, 57 % pour le plastique et 42 % pour l’aluminium.