Meng Hongwei, en juillet 2017. / ROSLAN RAHMAN / AFP

Selon la justice chinoise, Meng Hongwei, l’ex-patron chinois d’Interpol, a plaidé coupable de corruption, jeudi 20 juin, lors de son procès qui se tient à Tianjin, dans le nord-est de la Chine. L’homme de 65 ans, ex-vice-ministre de la sécurité publique chinois, a « fait montre de repentance » pour avoir accepté 14,46 millions de yuans (1,86 million d’euros) de pots-de-vin, a écrit le tribunal populaire intermédiaire no 1 de Tianjin sur les réseaux sociaux. « Le verdict sera annoncé à une date ultérieure », a ajouté le tribunal.

La télévision publique CCTV a montré Meng Hongwei dans la salle d’audience, entouré de deux policiers, le visage émacié, les yeux cernés et les cheveux blanchis.

« De 2005 à 2017, l’accusé a profité de ses fonctions et de ses pouvoirs (…) afin d’aider des entreprises dans leurs affaires et des individus à obtenir des promotions hiérarchiques » contre rémunération, a souligné le tribunal.

Campagne anticorruption

Meng Hongwei est le énième haut dirigeant communiste à faire les frais de la campagne anticorruption lancée en 2013 par le président Xi Jinping, peu après son arrivée au pouvoir. Elle a déjà sanctionné au moins 1,5 million de cadres du Parti communiste chinois (PCC) selon des chiffres officiels.

Très populaire auprès d’une opinion publique lassée des malversations, cette opération « mains propres » est également soupçonnée de servir à faire tomber des opposants internes à la ligne du chef de l’Etat chinois.

En septembre 2018, Meng Hongwei, qui habitait alors à Lyon, où se trouve le siège d’Interpol, s’était subitement volatilisé, après un voyage en Chine. Au bout d’une dizaine de jours, Pékin avait annoncé qu’il se trouvait en Chine, où il était soupçonné de corruption. Il est en détention depuis lors. En mars, il a été exclu du PCC et de toute fonction officielle.

Son épouse, Grace Meng, ainsi que ses deux enfants, ont quant à eux obtenu l’asile politique en France au début de mai. Craignant pour sa sécurité, sa femme avait affirmé avoir été victime d’une tentative d’enlèvement. Pékin avait adressé peu après une mise en garde à Paris après l’octroi de cet asile politique, dénonçant « un abus total de la procédure française ».