Emmanuel Macron l’avait évoqué comme une piste de financement des mesures annoncées le 25 avril, lors de sa conférence de presse. Jeudi 20 juin, lors du troisième comité interministériel de la transformation publique du quinquennat, le gouvernement a confirmé qu’un certain nombre d’organismes publics, que le président de la République avait qualifiés d’« inutiles », seraient bel et bien supprimés.

Sur les 1 200 agences ou établissements en tout genre qui se sont multipliés dans le giron de l’Etat, « une première vague de 40 projets de suppressions ou rapprochements » a été décidée. De même, sur les 400 commissions administratives recensées, « une centaine » sera supprimée.

Et ce n’est qu’un début, assure un proche d’Edouard Philippe. Le premier ministre a en effet demandé à ses ministres, jeudi matin, d’allonger la liste. De même source, on souligne qu’il s’agit de faire des économies, mais que l’enjeu est également une question d’efficacité.

D’ailleurs, ce comité interministériel post-grand débat avait essentiellement deux priorités. Et la première est d’accélérer le mouvement de réforme de l’Etat pour rendre celui-ci plus efficace. La plupart des chantiers ont déjà été ouverts sous la houlette de Thomas Cazenave, délégué interministériel à la transformation publique. Deux circulaires, signées en juin par le chef du gouvernement, initient une vaste réorganisation des administrations centrales et des services de l’Etat en province.

En substance, l’idée est d’alléger le niveau parisien pour le recentrer sur l’essentiel et de réduire le nombre d’échelons administratifs. Localement, un travail de clarification des missions entre l’Etat, les collectivités locales et tout organisme concerné sera mené. Trente opérations de délocalisation de services franciliens vers les petites villes seront également lancées. Là aussi, Edouard Philippe a demandé aux ministres de lui fournir d’autres noms.

Maisons « France service »

Autre priorité du comité de jeudi : la proximité. « Le premier ministre le répète souvent, confie un proche. L’Etat n’a jamais été autant décentralisé et jamais les Français n’ont eu autant le sentiment que les services publics se sont retirés. » Là encore, de nombreuses mesures ont déjà été adoptées. Jeudi, elles ont été confirmées et amplifiées.

Objectif : montrer aux citoyens que l’Etat est là, proche d’eux. A cet effet, le gouvernement souhaite favoriser le niveau administratif départemental plutôt que régional.

Trois cents implantations de maisons (ou de bus) « France service », que le chef de l’Etat avait évoquées le 25 avril, seront ouvertes début 2020. Chacun y trouvera des agents publics capables de traiter toutes leurs demandes. Mais il s’agit aussi de faciliter la possibilité de joindre l’administration par téléphone ou de faire ses démarches en ligne et de travailler sur la clarté des courriers envoyés aux usagers.