La cour d’assises du Haut-Rhin a condamné, jeudi 20 juin, Sylvie Horning à vingt ans de réclusion criminelle pour avoir tué cinq de ses nouveau-nés. La justice n’a pas retenu d’atténuation de la responsabilité de cette mère, qui a assuré que, pour elle, « ce n’était pas des bébés ».

Le jury a suivi les réquisitions de l’avocate générale, Melody Barbuti, qui avait estimé que tous les éléments constitutifs du meurtre étaient présents dans cette affaire. L’avocat de Mme Horning, Me Roland Moeglen, avait, pour sa part, demandé que la question de l’altération de son discernement au moment des faits soit posée aux jurés.

« Il faut qu’elle fasse appel »

D’abord presque immobile à l’énoncé du verdict, Mme Horning a ensuite fondu en larmes tandis que son fils aîné, partie civile dans cette affaire, assis au premier rang de la salle d’audience, s’est pris la tête entre les mains. « Il faut qu’elle fasse appel. Vingt ans, c’est excessif, c’est quasiment le record de France », s’est insurgé l’avocat de la quinquagénaire, MRoland Moeglen, peu après le verdict.

Dans cette affaire hors du commun, restée non élucidée pendant quatorze ans, Sylvie Horning avait été identifiée par hasard en 2017, à l’occasion d’une banale bagarre entre voisins qui avait conduit au prélèvement de son ADN. Elle avait alors été reconnue comme la mère de quatre nouveau-nés, dont les cadavres avaient été retrouvés en 2003 dans des sacs-poubelles dans une forêt de Galfingue.

Ses proches avaient découvert avec stupeur qu’elle avait accouché cinq fois seule dans la salle de bain de leur maison avant de faire disparaître les bébés, cachés dans un cagibi pendant des années avant d’être abandonnés en forêt. Les restes d’un cinquième nouveau-né avaient été découverts dans une glacière au domicile familial, près de Mulhouse.