• Schumann-Murail
    Une rencontre
    Robert Schumann : Fünf Stücke im Volkston, Fantasiestücke. Tristan Murail : Attracteurs étranges, Une lettre de Vincent, C’est un jardin secret… Schumann-Murail : Une relecture des « Scènes d’enfants ». Marie Ythier (violoncelle), Marie Vermeulin (piano), Samuel Bricault (flûte)

Pochette de l’album « Une rencontre », œuvres de Robert Schumann et de Tristan Murail. / MÉTIER-DIVINE ART / NAXOS DISTRIBUTION

La rencontre de Robert Schumann et de Tristan Murail tient vraiment d’une volonté d’artiste. Jamais, de son propre aveu, le dernier cité n’avait pensé à un tel rapprochement avant que Marie Ythier le lui propose. Et la jeune violoncelliste, aussi inspirée dans son jeu que dans ses programmes, a vu juste. Moins dans l’exécution alternée des œuvres du romantique Allemand et de son lointain confrère français, né en 1947, que dans l’association des deux musiciens au cœur d’une même partition. Le remodelage (pour violoncelle, flûte et piano) du célèbre recueil Scènes d’enfants par Tristan Murail, entretient idéalement la fantaisie schumannienne entre rêve et réalité. Pierre Gervasoni

1 CD Métier-Divine Art/Naxos Distribution.

  • Felix Mendelssohn
    Symphonie n° 1. Concerto pour piano n° 2. Ouverture de Mélusine
    Kristian Bezuidenhout (pianoforte), Freiburger Barockorchester, Pablo Heras-Casado (direction)

Pochette de l’album « Symphonie n°1. Concerto pour piano n°2. Ouverture de Mélusine », de Mendelssohn. / HARMONIA MUNDI / PIAS

Total look baroque pour une Première Symphonie de Mendelssohn, qui conjugue avec bonheur jeu sur instruments d’époque et expressivité romantique. Le chef espagnol fait ici montre d’une science affûtée des équilibres, donnant aux vents des brises de tendresse, aux cordes des grandes houles lyriques. Toutes qualités que l’on retrouve dans la rare Ouverture de Mélusine qui complète le programme. Mais le clou de l’album est le magnifique Concerto pour piano en ré mineur, joué par un Kristian Bezuidenhout au sommet de son art sur un superbe Erard de 1837. Brillance, poésie, virtuosité, sens de la dramaturgie, le pianofortiste australien d’origine sud-africaine signe un Mendelssohn d’une richesse d’imagination incroyable, de quoi donner du fil à retordre à ses éventuels successeurs. Marie-Aude Roux

1 CD Harmonia Mundi/PIAS.

  • Skepta
    Ignorance Is Bliss

Pochette de l’album « Ignorance Is Bliss », de Skepta. / BOY BETTER KNOW

Skepta, de son vrai nom Joseph Junior Adenuga, est le patron du grime en Angleterre, version britannique du rap américain. En 2016, il était récompensé par le prix Mercury pour son quatrième album, Konnichiwa. Le nouveau, Ignorance Is Bliss, publié fin mai, confirme le talent du jeune homme, devenu entre-temps père d’une petite fille qu’il évoque dans le morceau Greaze Mode. Sa musique se nourrit des sons presque enfantins des jeux vidéo, de boucles de flûte ou bien de touches de piano désaccordé, le tout tenu par sa voix métallique et son flow de mitraillette. Associé à des chanteurs comme Nafe Smallz ou J Hus sur What Do You Mean ?, ce charisme vocal est hypnotisant. Il s’offre même le luxe de quitter le genre grime pour des titres dignes de la scène garage comme Love Me Not. Un cinquième album rafraîchissant. Stéphanie Binet

1 CD Boy Better Know.

  • Carole King
    Live at Montreux 1973

Pochette de l’album « Live at Montreux 1973 », de Carole King. / EAGLE VISION / UNIVERSAL MUSIC

Festival de Montreux, en Suisse, 15 juillet 1973, Carole King est au programme. D’abord seule au piano, la chanteuse interprète quelques chansons de son deuxième album, Tapestry, sorti en février 1971, qui l’a révélée au grand public, dont I Feel the Earth Move – et à la fin du concert, de même album, son succès (You Make Me Feel Like) A Natural Woman, dans une version déchirante d’émotion. Et puis voici qu’arrivent une dizaine de musiciens, section rythmique, section de vents, et qu’elle annonce que des extraits d’un nouvel album, Fantasy, vont être joués. En l’occurrence pratiquement tout le disque dans l’ordre. Ambiance jazz-pop, un peu funky par moments, le tout emporté par l’énergie de l’instant du concert, la joie vocale de Carole King. Cette prestation impeccable est aujourd’hui publiée avec, outre le CD du concert, un DVD, qui montre qu’à l’époque on savait filmer en prenant le temps de s’arrêter sur les artistes, sans mouvements de montagnes russes toutes les trois secondes. Sylvain Siclier

1 CD et 1 DVD (stéréo et 5.1 Dolby et DTS) Eagle Vision/Universal Music.

  • Black Pumas
    Black Pumas

Pochette de l’album « Black Pumas », de Black Pumas. / ATO RECORDS / PIAS

Dernière sensation néo-soul en provenance d’Austin (Texas), Black Pumas est le fruit de l’alliance entre le chanteur et compositeur Eric Burton et le guitariste et producteur Adrian Quesada. Auteurs d’un aguicheur premier single, Black Moon Rising, paru en mars 2018, le désormais sextette signe aujourd’hui un premier album bluffant de maîtrise. De fait, Adrian Quesada est un touche-à-tout expérimenté, impliqué dans une multitude de projets, dont l’orchestre funk latino Grupo Fantasma, jadis accompagnateur scénique de Prince. Eric Burton possède quant à lui un superbe timbre de voix langoureux à la Sam Cooke. Black Pumas prêche une soul noire arrangée, réminiscence d’un funk rock seventies dans la veine de Baby Huey. Quelques touches modernes réussies rapprochent les félins texans de la soul folk de l’Anglais Michael Kiwanuka (Touch the Sky). Ou encore le captivant Fire aux allures de classique Motown calé sur un beat poisseux du Wu-Tang Clan. Franck Colombani

1 CD ATO Records/PIAS.