Michelle Bachelet est arrivée au Venezuela le 19 juin pour une visite de trois jours. / Ariana Cubillos / AP

Michelle Bachelet, Haute-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a conclu vendredi 21 juin une visite de trois jours au Venezuela par une demande de libération des opposants emprisonnés :

« J’appelle les autorités à libérer tous ceux qui sont détenus ou privés de liberté parce qu’ils ont exercé leurs droits civils de manière pacifique. »

Selon l’ONG Foro Penal, il y a près de 700 « prisonniers politiques » au Venezuela, mais le gouvernement de Nicolas Maduro récuse ce terme. Lors de son séjour, Michelle Bachelet a rencontré des proches de ces détenus, dont nombre sont accusés de « complot » visant à renverser le gouvernement. Elle s’est également entretenue avec les proches de personnes mortes pendant les manifestations anti-Maduro de 2017.

Des délégués pour veiller au respect des droits humains

L’ancienne présidente du Chili a aussi annoncé la désignation de délégués chargés de surveiller la situation des droits humains dans le pays. « La situation humanitaire est grave » et elle « affecte de nombreuses personnes » dans ce pays frappé de plein fouet par la pire crise sociale et économique de son histoire récente, a expliqué la représentante de l’ONU.

La récession qui se traduit entre autres par une hyperinflation, des pénuries et des coupures de courant à répétition a poussé 4 millions de Vénézuéliens à émigrer depuis 2015, selon l’ONU. Quelque sept millions de personnes, soit un quart de la population, ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence, toujours d’après les Nations unies.

Appui a une médiation de la Norvège

Peu avant ces déclarations, le président Nicolas Maduro, que Michelle Bachelet a rencontré pendant près de deux heures au palais présidentiel de Miraflores, s’est engagé à examiner « avec sérieux » les recommandations que la Haute-Commissaire de l’ONU formulera dans un rapport à venir sur le Venezuela.

Au plan politique, le pays vit au rythme du bras de fer entre Nicolas Maduro et le chef de file de l’opposition Juan Guaido, depuis que ce dernier s’est autoproclamé président par intérim le 23 janvier et qu’il a été reconnu comme tel par une cinquantaine de pays, dont les Etats-Unis. Lors de son intervention, Michelle Bachelet a appelé au dialogue entre gouvernement et opposition et a appuyé la médiation de la Norvège, où des délégués des deux camps se sont entretenus en face-à-face pour la première fois au mois de mai, sans résultat pour le moment.