Manifestation dans la bande de Gaza, le 18 juin, pour protester contre le plan de paix mené par l’administration de Donald Trump. / SAID KHATIB / AFP

Attendu depuis des mois, souvent repoussé, le volet économique du plan de paix sur le conflit israélo-palestinien des Etats-Unis doit être présenté mardi 25 et mercredi 26 juin à Bahrein, par le gendre et conseiller du président américain, Jared Kushner. Ce plan vise à lever plus de 50 milliards de dollars (43 milliards d’euros) pour les Palestiniens et à doubler leur PIB en une décennie, a d’ores et déjà annoncé la Maison Blanche, dans un document rendu public samedi 22 juin.

L’administration de Donald Trump a précisé que l’initiative allait tenter de réformer l’économie palestinienne et de la lier à ses voisins, afin de lever d’énormes investissements internationaux. Mais ces propositions ont été rejetées dans la foulée par les responsables palestiniens.

« S’ils (les Américains) se préoccupent réellement de l’économie palestinienne, ils doivent commencer par lever le siège de Gaza, empêcher Israël de voler notre argent, nos ressources et nos terres, et lever le blocus s’exerçant sur les eaux territoriales, sur notre espace aérien et nos frontières, de sorte que nous puissions librement exporter et importer », a déclaré Hanane Achraoui, négociatrice palestinienne et membre du comité exécutif de l’OLP. Les responsables palestiniens avaient également décidé de boycotter « l’atelier de travail » organisé à Bahreïn. Le 20 mai, le gouvernement palestinien de Mohammed Shtayyeh avait confirmé qu’il n’avait été ni consulté ni invité pour ces deux jours.

« Nouveau chapitre »

Malgré les critiques palestiniennes, la Maison Blanche présente le plan, dont le volet économique doit être discuté en détail à Bahreïn, dans la capiale Manama, avec des responsables financiers de riches Etats arabes du Golfe, comme étant historique. Il « représente l’effort international le plus ambitieux et le plus complet pour le peuple palestinien jusqu’ici », clame la Maison Blanche.

« Il peut transformer la Cisjordanie et Gaza de manière fondamentale et ouvrir un nouveau chapitre dans l’histoire palestinienne, un chapitre défini non par les épreuves et les pertes, mais par la liberté et la dignité », selon l’exécutif américain. Selon Washington, l’initiative peut transformer l’économie palestinienne en créant plus d’un million d’emplois. Et au risque de provoquer la colère des dirigeants palestiniens, l’exécutif américain indique que l’argent levé sera géré par une banque de développement internationale afin d’assurer une meilleure gouvernance et pour éviter la corruption.

Le volet politique renvoyé à plus tard

Si le volet économique doit être dévoilé mardi et mercredi, la partie politique - les réfugiés palestiniens, le statut de Jérusalem, la nature et les limites d’une « Palestine » négociée entre les parties -, est renvoyée à plus tard.

Depuis son arrivée à la Maison Blanche, Donald Trump affiche sa volonté de parvenir à « l’accord ultime » entre Israéliens et Palestiniens, espérant réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué. Jared Kushner promet ainsi depuis plusieurs mois des idées nouvelles, soulignant que les approches traditionnelles n’avaient pas permis de parvenir à un accord. Il refuse ainsi de parler de la solution dite « à deux Etats », israélien et palestinien, pourtant au cœur de la diplomatie mondiale depuis des années.

Mais l’équation s’annonce particulièrement délicate : les Palestiniens boycottent l’administration américaine depuis que Washington a reconnu Jérusalem comme capitale d’Israël en décembre 2017.