Les Camerounaises éliminées par l'Angleterre, dimanche 24 juin. / Denis Charlet / AFP

  • C’était hier

France-Brésil : 2-1

Dans un stade Océane du Havre qui n’avait sans doute jamais autant vibré, les Bleues se sont offert un troisième quart de finale consécutif en Coupe du monde, au terme d’un match asphyxiant. Tout avait pourtant bien commencé pour les Françaises. Mais le but refusé à Gauvin pour une faute sur la gardienne Barbara, auteure d’une sortie ratée, leur a coupé les jambes. En face, les Brésiliennes ont su imposer le rythme, casser le jeu avec de nombreuses fautes, et profiter de leurs rares occasions pour mettre en danger Bouhaddi.

Au retour des vestiaires, les Françaises ont enfin pu développer leur jeu. Et Gauvin, servie par une Diani intenable sur son côté droit a ouvert le score (52e). Mais alors qu’on s’attendait à ce que les Françaises tuent le match, ce sont les Brésiliennes qui ont repris le dessus. Si Bouhaddi a bien envoyé une tête de Cristiane sur la barre (55e), elle n’a rien pu faire dix minutes plus tard, quand les Brésiliennes ont égalisé sur une frappe de Thaisa oubliée dans la surface française (64e).

En prolongation, Debinha a bien failli devenir sauveuse de la nation brésilienne. Son déboulé et sa frappe ont été sauvés sur la ligne par Mbock, dont le tacle lui vaudra peut-être une statue dans sa ville de Brest (105e). Quelques secondes plus tard, les Bleus reproduisaient le coup franc victorieux des garçons en 2006 pour prendre les devants grâce à Majri et Henry dans le rôle de Zidane et… Henry.

Angleterre Cameroun : 3-0

Sûrement l’un des matches les plus étranges de cette Coupe du monde : l’Angleterre, sans briller, a infligé une raclée aux Camerounaises, sorties sur le même score que les Nigérianes la veille contre l’Allemagne. Les Lionnes Indomptables se sont surtout illustrées par leur obstination à contester les décisions de l’arbitre, qui a fait régulièrement appel à l’arbitrage vidéo.

A deux reprises, elles ont envisagé de ne pas reprendre la partie, après un but encaissé - elles réclamaient un hors-jeu - et un autre annulé - pour hors-jeu. Les Anglaises ont gardé la tête froide dans la fournaise de Valenciennes, bien aidées par l’ouverture du score précoce, sur un coup franc indirect dans la surface après que la gardienne camerounaise a pris à la main un ballon offert par sa défenseuse. Les buts anglais sont signés Houghton, White et Greenwood. L’opposition sera plus relevée au prochain tour, face aux Norvégiennes.

  • C’est aujourd’hui

Espagne-Etats-Unis (18 h 00, à Reims, en direct sur Le Monde. fr) : Voilà un huitième de finale qui donne envie, et que les Françaises regarderont avec attention puisqu’il désignera leur prochain adversaire. L’Espagne s’attaque à la montagne américaine, impressionnante en phase de poules. Mais, à l’exception de la Suède, leurs adversaires étaient jusqu’à présent très loin d’être à leur niveau. L’Espagne, 13e nation mondiale, réalise des progrès énormes et ne s’était inclinée face à elles que sur un score de 1 à 0 en janvier. Les joueuses de Jorge Vilda ont déjà montré dans ce Mondial qu’elles pouvaient rivaliser avec les meilleures, notamment face à l’Allemagne. On les imagine mal, toutefois, parvenir à déstabiliser les Etats-Unis, dont la buteuse Alex Morgan va mieux.

Suède-Canada (21 heures, à Paris, en direct sur Le Monde. fr) : A l’image de Norvège-Australie, ce huitième de finale entre deux outsiders de la compétition semble très équilibré. Comme le bilan de leurs huit rencontres, avec 2 victoires pour les « Canucks » contre 3 pour les Suédoises, avec 3 matches nuls. Quart de finaliste du dernier Mondial, les Canadiennes ont terminé 2e de leur groupe, battues par les Pays-Bas, tandis que la Suède ne s’est inclinée que face aux Etats-Unis. Les joueuses de Peter Gerhardsson partent toutefois avec un petit avantage : le sélectionneur suédois a fait tourner son effectif au dernier match de poules et son équipe type va se présenter plus fraîche que les Canadiennes. Ce qui pourrait peser, alors que la température annoncée sera de 30 degrés au coup d’envoi au Parc des Princes.

  • C’est dit

« Dans la Coupe du monde masculine, les arbitres étaient autorisés à prendre des décisions et on leur faisait confiance. Dans cette Coupe du monde, aucune décision des arbitres n’est jugée crédible, chaque décision est remise en cause et considérée comme si, par principe, elle était erronée. La dynamique est complètement différente. »

Analyse de la joueuse galloise Jessica Fishlock, prêtée cette saison à l’Olympique lyonnais, au sujet de l’inflation de recours à l’arbitrage vidéo depuis le début de la Coupe du monde. Il faut préciser que l’ensemble des arbitres de champ sont des femmes, quand les VAR, dans leur camion, sont des hommes.

  • C’est vu

Ce qu’il y a de rafraîchissant dans cette Coupe du monde féminine, c’est ce respect de l’arbitre et des adversaires que l’on ne trouve plus chez ces messieurs.

  • C’est lu

L’après-midi de huitième de finale à Valenciennes a moins été le théâtre de la victoire des Anglaises que des manifestations des Camerounaises, y compris vu d’Angleterre. Le correspondant du Sunday Times décrit des faits « d’une terrible laideur ». « Le résultat laisse à penser que ce fut confortable, mais ce fut chaotique et incendiaire », écrit Matt Dickinson.

Phil Nevill, le sélectionneur des Three Lionesses, n’a même pas réussi à se réjouir de la qualification de ses joueuses : « Ce n’est pas un match de Coupe du monde, en termes de comportement que l’on voudrait voir de la part des joueuses. Tout le monde va voir ces images. »

  • C’est bonus

« Il faut pleurer au départ pour sourire à la fin. En vouloir plus, s’entraîner plus, en vouloir plus. Être prête à jouer autant que possible. C’est ce que je demande aux filles. Il n’y aura pas de Formiga, de Marta, ou de Cristiane éternellement. Le football féminin a besoin de vous pour survivre. Pleurez au début pour sourire à la fin. » Message envoyé par Marta dans son interview d’après-match à la télévision brésilienne.