De nouvelles déclarations d’Agnès Thill ont provoqué l’exaspération de certains de ses collègues députés qui ont menacé de quitter LRM si elle n’était pas exclue. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Déjà mise en garde en février pour des déclarations contre la PMA, Agnès Thill, la députée LRM de l’Oise, catholique fervente, était de nouveau convoquée mardi 25 juin devant la commission des conflits du parti présidentiel, après les protestations de membres du gouvernement, de la majorité parlementaire et d’associations LGBT depuis des mois.

A sa sortie d’une audition de près de deux heures, elle a estimé subir un « procès d’intention » pour ses propos à l’encontre de l’extension de la PMA à toutes les femmes et a indiqué qu’elle porterait le dossier en justice si elle était exclue de LRM dans les jours qui viennent.

Menacée d’exclusion

« Dans le dossier de griefs, il n’y a rien d’injurieux ni d’insultant. Ce qui est sûr, c’est que je suis déterminée parce que je ne comprends pas ce qui m’est reproché », a affirmé l’élue de l’Oise, 55 ans. Son avocat, Me Richard Sebban, a annoncé qu’il comptait engager « une saisine du tribunal de grande instance pour demander sa réintégration » en cas d’exclusion.

Lors de cette audition, « nous avons pu échanger de manière sereine même si nous ne sommes pas toujours d’accord », a affirmé Mme Thill, précisant que la décision devrait lui être notifiée « d’ici quelques jours ».

Déjà mise en garde après s’être engagée « à faire attention à ses propos », d’autres déclarations ont provoqué l’exaspération de certains de ses collègues députés qui ont menacé de quitter LRM si elle n’était pas exclue.

Nouveaux dérapages

En avril, reprenant un article du journal Têtu qui faisait part du « coming out médiatique » du secrétaire d’Etat Gabriel Attal sur son homosexualité et son désir de paternité, Mme Thill avait tweeté : « Au moins la couleur est annoncée. #bioéthique en juin ».

Le 5 juin, dans une interview publiée dans le magazine L’Incorrect, fondé par des personnalités entre droite et extrême droite, l’ex-directrice d’école a, en outre, affirmé que la future révision des lois de bioéthique, qui prévoit l’ouverture de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules, « restera dans l’histoire comme celle qui aura évincé les pères de la naissance et de l’éducation des enfants ».

Ce texte issu d’une promesse présidentielle doit être présenté en conseil des ministres en juillet puis soumis au Parlement fin septembre.