Pollution dans le ciel de paris, le 14 octobre 2017. / OLIVIER MORIN / AFP

Les enfants de l’école élémentaire La Fayette, dans le 10e arrondissement de Paris, ont eu droit à un cours pratique avec deux intervenants surprises, mercredi 26 juin : la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui ne leur est pas inconnue, et Michael Bloomberg, dont les parents se souviennent peut-être qu’il a été maire de New York de 2002 à 2013. La leçon ne portait pas sur la canicule, mais sur son corollaire, la pollution de l’air – un pic d’ozone est annoncé dans la capitale à partir de mercredi.

Cette école n’a pas été choisie en raison de son public franco-allemand, mais parce qu’elle fait partie des établissements parisiens les plus exposés à la pollution, comme l’avait révélé une carte inédite réalisée par l’association Respire, fin mars. Anne Hidalgo avait alors annoncé une campagne de mesures dans les établissements scolaires, dont les résultats doivent être communiqués aux parents.

Financés par le philanthrope Michael Bloomberg

Elle débute avec l’installation de trois microcapteurs dans l’école La Fayette. Les élèves ont pu en découvrir deux dans leur cour de récréation. Un troisième a été installé sur un candélabre dans la rue, près de l’entrée. Au total, cent cinquante capteurs vont être répartis durant l’été dans une cinquantaine d’établissements prioritaires : écoles, crèches et collèges de tous les arrondissements.

C’est ici qu’intervient le philanthrope Michael Bloomberg. Le milliardaire américain, auquel Anne Hidalgo a succédé à la présidence du C40, une alliance des grandes villes du monde engagées dans la lutte contre le réchauffement climatique, prend en charge le financement de ces capteurs dernier cri, capables de mesurer avec précision aussi bien les particules fines que le dioxyde d’azote.

« Ce partenariat avec la Ville de Paris va ouvrir la voie à des approches prometteuses pour améliorer la qualité de l’air dans nos villes et progresser plus rapidement dans le combat contre le changement climatique », estime Michael Bloomberg, envoyé spécial des Nations unies pour le climat, qui collabore à des projets similaires à Milan ou à Athènes.

Engager des actions ciblées

Concrètement, la Mairie de Paris vise, à travers ce maillage de capteurs, à renforcer la connaissance des niveaux de pollution dans et autour des écoles, les enfants étant un public particulièrement sensible aux effets des particules fines. Ces informations permettront d’engager des actions ciblées, comme la sanctuarisation de zones piétonnes autour des écoles les plus exposées.

Les données collectées serviront aussi à consolider les modélisations effectuées par Airparif, l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France, et à les rapporter au niveau de chaque établissement parisien.

Les familles pourront consulter en temps réel les niveaux de pollution auxquels leurs enfants sont exposés.

Anne Hidalgo affirme préférer jouer la carte de la transparence en matière de pollution. A partir de septembre, les familles devraient pouvoir consulter en temps réel les niveaux de pollution aux particules fines ou au dioxyde d’azote auxquels sont exposés leurs enfants dans leur école via une cartographie publiée sur Paris.fr à partir des données d’Airparif.

Partenaire de cette campagne, Airparif se chargera de l’analyse des mesures. L’organisme y voit également l’occasion de tester en grandeur réelle la robustesse de cette technologie et d’évaluer le rapport coût-bénéfice de microcapteurs qui viennent bouleverser le marché du contrôle de la qualité de l’air.