Sur l’esplanade du Trocadéro, à Paris, le 24 juin. / CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

La chaleur prend ses quartiers en France. Mercredi 26 juin, l’épisode caniculaire – exceptionnel pour une fin juin – va se poursuivre et la montée des températures va gagner les régions plus à l’ouest, prévient Météo-France. Pour lutter contre l’épisode de pollution à l’ozone qui accompagne cette vague de chaleur, plusieurs grandes villes mettent en place des restrictions de circulation.

  • Circulation différenciée à Paris et Lyon mercredi ; à Strasbourg jeudi

Le gouvernement a donné consigne mardi à la préfecture de police de Paris de mettre en place dès mercredi la circulation différenciée dans l’agglomération. En raison de la vague de chaleur « très inhabituelle » que connaît actuellement l’Ile-de-France, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a décidé de mettre la mettre en place « de manière exceptionnelle et de façon anticipée ».

Seuls les véhicules munis d’une vignette Crit’Air de classe 0, 1 et 2 seront autorisés à circuler à l’intérieur du périmètre délimité par l’A86, soit Paris et la petite couronne. Les autres véhicules – voitures à essence immatriculées avant la fin de 2005 et diesel immatriculées avant la fin de 2010 (vignettes Crit’Air 4, 5 mais aussi désormais 3) – ne pourront pas.

Les véhicules avec des vignettes Crit’Air 3, 4 ou 5 ne peuvent pas circuler à Paris et sa petite couronne, à partir de mercredi.

La maire de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé dans un communiqué qu’« un forfait spécifique “pic de pollution” sera[it] disponible sur le réseau francilien de transports collectifs pour que les Franciliens et les visiteurs puissent facilement accéder aux transports en commun ».

Le président de la métropole de Lyon, David Kimelfeld, a obtenu lui aussi la circulation différenciée dans les villes de Lyon et de Villeurbanne à partir de mercredi. Depuis 6 heures, les véhicules qui ne disposent pas de vignettes Crit’Air de classe « zéro émission », classe 1 ou classe 2 ne peuvent pas non plus circuler dans les deux communes, hormis certaines voiries comme le périphérique nord et les autoroutes 6, 7 et 42 (A6, A7 et A42), précise la préfecture du Rhône dans un arrêté. Sur le territoire, cette exclusion des véhicules les plus polluants concerne près de 65 % des véhicules.

A Strasbourg, a circulation différenciée sera mise en place jeudi. Cette fois, « seuls les véhicules équipés de vignettes vertes (électriques), de vignettes 1, 2 ou 3 seront autorisés à circuler », selon un communiqué de la préfecture du Bas-Rhin. Cette dernière, ainsi que sa voisine du Haut-Rhin, a également annoncé l’abaissement, dès mercredi, de la limitation de vitesse de 20 km/h sur les réseaux autoroutiers et les routes à chaussées séparées.

  • Des températures toujours en hausse

Les températures vont encore monter d’un cran en France, à la veille du pic attendu de canicule. Soixante-cinq départements ont été placés en vigilance « orange ». Parmi eux l’ensemble des départements des régions Grand-Est, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne Rhône-Alpes, Limousin, Ile-de-France et Centre-Val de Loire.

Carte de vigilance de Météo-France pour le 26 juin.

Météo-France prévoit 40 °C, voire davantage, dans le Limousin, le Périgord, les vallées du Massif central, alpines et du Rhône, jusqu’aux portes de la Provence. D’autres records de chaleur sont attendus localement. Au sud et au long de la Loire, les températures oscilleront entre 35 °C et 38 °C.

Jeudi devrait être le jour plus chaud au niveau national, mais les températures extrêmes sont attendues vendredi sur les régions languedocienne et provençale.

Caractéristiques des canicules, les nuits sont chaudes, avec des températures qui ne descendront pas au-dessous de 19 °C à 23°, voire 25 °C dans les grandes agglomérations. A Paris, le thermomètre affichait 22,6 °C mardi à 5 heures. Au-delà de 20 °C, les météorologues parlent de « nuit tropicale ». La fin de l’épisode est envisagée dimanche.

  • Messages de prudence contre la chaleur et ses conséquences

Télévisions et radios diffusent des messages de prudence, relayés dans les transports et sur les panneaux d’affichage.

Alors que des membres de l’opposition accusent le gouvernement d’« en faire trop », la ministre de la santé, Agnès Buzyn, a assumé cette mobilisation. « Pour tous ceux qui savent, évidemment on en fait trop, mais si je peux éviter des morts inutiles, je continue à communiquer sur la prévention », a-t-elle souligné.

Lundi, le gouvernement a annoncé le report de quelques jours des épreuves du brevet des collèges qui devaient avoir lieu jeudi et vendredi, pour « garantir la sécurité des élèves ».

Partout on s’organise, y compris pour les spectateurs et les équipes de la Coupe du monde féminine de football, qui se joue actuellement en France : messages de prudence aux premiers ; boissons spéciales pour les secondes.

Les agriculteurs, eux, doivent se montrer vigilants pour la santé de leurs bêtes. D’autres craignent que la sécheresse n’affecte les fourrages. Pour la SNCF et la RATP, cette chaleur implique de surveiller très étroitement matériel et infrastructure, notamment les câbles d’alimentation électrique, les caténaires et les voies. Dans le bâtiment, les représentants du secteur ont annoncé le décalage des horaires des travailleurs.

Les cafetiers en revanche ont le sourire, avec une hausse prévisible du chiffre d’affaires d’au moins 30 %.