Afin d’abréger sa garde à vue, un homme s’est fait passer pour un conseiller d’Edouard Philippe. Mais cette usurpation n’a fait qu’aggraver son cas : il a été renvoyé en correctionnelle pour violences, outrage et également usurpation de qualité, a annoncé le parquet de Rouen mercredi 26 juin au soir.

Dimanche soir, il avait été interpellé à Darnétal (Seine-Maritime) près de Rouen et placé en garde à vue pour violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique, après une altercation avec un policier hors de ses heures de service.

Selon Mediapart, qui a révélé l’affaire, ce consultant franco-marocain s’est alors prévalu de fonctions de conseiller « diplomatie et communication » auprès du premier ministre, pour obtenir la levée de sa garde à vue tôt lundi matin. Il a prétendu devoir assister à la rencontre prévue ce jour-là au Havre entre Edouard Philippe et le premier ministre russe Dmitri Medvedev, selon le récit du site d’information.

Des relations cordiales, mais pas professionnelles

« Cette personne n’a absolument aucune fonction au cabinet du premier ministre. [Ce dernier] a effectivement eu des relations cordiales avec lui quand il était maire du Havre. Il trouverait totalement inacceptable que celui-ci puisse s’en prévaloir pour espérer obtenir un quelconque passe-droit », a réagi Matignon. Ce consultant a notamment œuvré à un accord de rapprochement entre Le Havre et la ville marocaine de Tanger en octobre 2016. Selon Mediapart, les deux hommes ont pratiqué ensemble la boxe, activité sportive chère à M. Philippe.

Après des investigations, portant notamment sur le fait de savoir s’il avait connaissance que la victime était un policier, le consultant a été de nouveau placé en garde à vue mardi, a précisé le parquet de Rouen dans son communiqué mercredi soir. Il a été présenté au parquet mercredi et renvoyé le 18 novembre devant le tribunal correctionnel de Rouen.

Il doit y être jugé pour « violences ayant entraîné une incapacité de travail inférieure à 8 jours sur une personne dépositaire de l’autorité publique ; outrages à personne dépositaire de l’autorité publique ; dégradations graves et usurpation de qualité, en l’espèce conseiller ministériel », a précisé le procureur dans son communiqué.