Clemence Calvin (troisième en partant de la droite), lors du marathon de Paris, le 14 avril 2019. / THOMAS SAMSON / AFP

L’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) a décidé de poursuivir en justice pour dénonciation calomnieuse et diffamation la marathonienne Clémence Calvin, qui avait accusé les préleveurs de l’agence de violence lors d’un contrôle le 27 mars à Marrakech, a fait savoir Basile Ader, l’avocat de l’agence, jeudi 27 juin. Cette plainte pourrait conduire le parquet à ouvrir une enquête.

L’athlète avait livré cette version pour se défendre de s’être soustraite à un contrôle antidopage mené par une équipe de trois préleveurs, dont le directeur des contrôles de l’AFLD, Damien Ressiot. Contactée, l’AFLD n’a pas réagi.

Ce refus de contrôle, qu’elle nie, vaut à Clémence Calvin d’être désormais suspendue provisoirement, le temps que la commission des sanctions de l’AFLD se prononce. Elle encourt jusqu’à quatre ans de suspension.

La vice-championne d’Europe du marathon en 2018 avait déposé plainte au Maroc le 8 avril « pour violences et menaces ». « Des gens sont arrivés en courant sur moi par-derrière. Ils m’ont saisie par le bras, ils m’ont dit Police française, il est où [Samir] Dahmani ? », son mari et entraîneur, avait assuré l’athlète, qui accuse aussi Damien Ressiot d’avoir, dans un second temps, fait tomber son enfant en lui tapant le bras. Des accusations fermement démenties par l’AFLD.

« Sidéré »

« Je suis sidéré qu’une autorité administrative comme l’AFLD éprouve le besoin d’engager des poursuites au pénal contre une personne qui aura à comparaître devant elle. Ça pose clairement un problème de partialité pour la suite », a réagi l’un des avocats de Clémence Calvin, Rodolphe Bosselut.

Clémence Calvin, licenciée à Martigues, a attaqué devant le Conseil d’Etat, en référé, sa suspension provisoire et l’audience aura lieu mardi prochain. Le Conseil d’Etat avait déjà levé une première fois la suspension de Calvin, lui permettant de courir le marathon de Paris, le 14 avril.

Ce jour-là, malgré une fin de préparation troublée par l’affaire, Clémence Calvin, arrivée quatrième, avait établi un nouveau record de France (2 h 23 min 41 sec). Le temps n’a pas été homologué à ce stade, en raison de la procédure disciplinaire.

En parallèle, le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire pour « infractions à la législation sur les produits dopants ».