Jean-François Ricard a été officiellement nommé à la tête du Parquet national antiterroriste le 27 juin. / JOEL SAGET / AFP

Le magistrat Jean-François Ricard a été officiellement nommé à la tête du Parquet national antiterroriste (PNAT) nouvellement créé, selon un décret présidentiel paru jeudi 27 juin au Journal officiel.

Âgé de 62 ans, M. Ricard deviendra ainsi, à compter du 1er juillet, le nouveau visage de l’antiterrorisme en France. Pendant la vague d’attentats djihadistes de 2015-2016, ce rôle appartenait au procureur de Paris d’alors, François Molins.

L’équipe de vingt-six magistrats qui entourera M. Ricard a déjà été arrêtée. Il aura pour adjoints l’actuelle cheffe de la section antiterroriste du parquet de Paris, Camille Hennetier, et Jean-Michel Bourlès, actuel vice-procureur à Evry.

Le PNAT, créé par la récente réforme de la justice, va notamment devoir préparer les grands procès des attentats, qui vont se tenir ces prochaines années. « La phase de jugement, c’est la phase de vérité, le plus gros travail du PNAT est devant nous », expliquait M. Ricard au Monde en mai.

Chargé de l’enquête sur l’attentat du RER

Début mai, M. Ricard avait été proposé par la ministre de la justice, Nicole Belloubet, au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour prendre la tête de ce nouveau parquet, qui sera compétent sur l’ensemble du territoire en matière de terrorisme et de crimes contre l’humanité. Le CSM avait ensuite donné un avis favorable à la nomination de cet ancien juge d’instruction.

Jean-François Ricard a notamment été chargé de l’enquête sur l’attentat à la station du RER Saint-Michel en juillet 1995, qui avait provoqué le mort de huit personnes et avait été revendiqué par le GIA algérien. Au total, M. Ricard a passé douze années au pôle antiterroriste avant d’être détaché en 2006 au ministère de la défense et de rejoindre la cour d’appel de Paris en tant qu’avocat général. Il a notamment requis en 2013 au procès du terroriste Carlos. Depuis 2015, il était conseiller à la Cour de cassation.