Adama Ba lors d’une séance d’entraînement à Aïn Soukhna, le 27 juin. / FFRIM

Pour sa première participation à la Coupe d’Afrique des nations (CAN), en Egypte, l’équipe de football de Mauritanie a manqué son entrée en matière en s’inclinant sèchement contre le Mali (4-1), lundi 24 juin. Avant d’affronter l’Angola (samedi) puis la Tunisie (mardi), Adama Ba, ancien attaquant de Brest et de Bastia, affirme que les Mourabitounes ont toujours leur destin entre leurs mains.

Quatre jours après vos débuts manqués dans cette CAN, quels sentiments dominent ?

Il y a encore des regrets et de la déception. Cette défaite fait mal. Heureusement, dans une compétition comme la CAN, les rencontres s’enchaînent assez vite. Mentalement, on est déjà passé au match suivant et on se doit d’aller de l’avant, de continuer d’avancer. En visionnant la rencontre avec le staff et en analysant différentes phases de jeu, on s’est rendu compte que le score de cette rencontre était assez cruel et qu’il ne reflétait pas véritablement l’écart qu’il y avait entre les deux équipes.

Alors comment expliquez-vous une défaite aussi sévère ?

C’était la première fois que la Mauritanie était présente à la CAN, qui est la compétition sportive la plus importante du continent africain. On voulait représenter notre pays avec courage et fierté, mais on s’est mis trop de pression autour de cet événement. A force de vouloir bien faire, on s’est crispés et ça nous a plombés. Cette défaite n’est pas liée à un manque d’envie ou de concentration, bien au contraire.

Il faut savoir aussi que dans cette équipe malienne, il y a des individualités qui évoluent dans de grands clubs tels que le FC Porto ou le Sporting Lisbonne. Ils jouent en Champion’s League et sont habitués à disputer des matchs avec des enjeux très importants. Techniquement, ils sont aussi très forts. On encaisse trois buts sur des frappes tirées à l’extérieur de la surface de réparation et qui viennent à chaque fois se loger dans les lucarnes de notre gardien. Il y a donc une qualité indéniable chez ces Maliens.

Comment comptez-vous rebondir ?

Il y a toujours eu une bonne ambiance et une bonne cohésion dans notre groupe. Il faut absolument préserver cela, car c’est ce qui a fait notre force et nous a permis de nous qualifier à cette CAN. Malgré cette défaite au premier match qui nous fait mal, l’équipe est restée soudée ces derniers jours. Le sélectionneur [Corentin Martins] et le staff ont trouvé les mots qui nous ont touchés et nous ont rassurés. On reste sereins malgré tout et c’est ce qui va nous permettre d’aborder la suite dans de bonnes conditions.

Quel a été le rôle du coach ?

Le lendemain de la défaite contre le Mali, les joueurs qui avaient participé au match se sont rassemblés avec lui pour une longue discussion. C’est un homme sincère et nous avons pu avoir des échanges fructueux tous ensemble. Un footballeur a besoin de dialogue et de confiance, surtout après une défaite aussi sévère.

Je demande aux supporteurs de continuer de croire en nous. On a besoin de leur soutien. Il reste deux matchs et nous avons encore notre destin entre nos mains. C’est dans les moments difficiles qu’il faut nous encourager. De notre côté, nous allons tout faire pour ne pas les décevoir et être au rendez-vous face à l’Angola, une équipe que nous avons battue à Nouakchott. Personne n’a oublié que cette victoire avait été acquise grâce à notre combativité, notre solidarité et le soutien du public.

Depuis la proclamation des résultats du premier tour de l’élection présidentielle et l’annonce de la victoire de Mohamed Ould Ghazouani, il y a des tensions en Mauritanie et Internet a été coupé pendant plusieurs jours. Que pensent les joueurs de cette situation ?

Il est vrai que certains n’ont pas pu communiquer avec leur famille et qu’ils étaient un peu inquiets. Nous voulons faire la part des choses. Les joueurs sont en sélection pour défendre avec courage et fierté les couleurs de la Mauritanie sur des terrains de foot. Nous souhaitons que les Mauritaniens soient unis derrière leur équipe et que la sérénité revienne.

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