C’est l’une des affaires non résolues les plus anciennes qui vient d’être rouverte par la justice. Trente-quatre ans après le meurtre non élucidé de Christel Oudin, l’une des « disparues de l’A26 » dans l’Aisne, un suspect a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire, a annoncé, vendredi 28 juin, le procureur de Laon.

Cet homme de 66 ans travaillait sur le chantier où le corps de l’adolescente, disparue en 1985, avait été retrouvé. Il avait « déjà été entendu » dans ce dossier et avait alors nié son implication, a précisé le procureur de la République, Baptiste Porcher, dans un communiqué. Jeudi, lors de nouvelles auditions par la section de recherche de la gendarmerie d’Amiens, « il a maintenu être étranger au crime », mais des « indices concordants » ont conduit à sa mise en examen, a ajouté le procureur.

Christel, 13 ans, a disparu le 17 novembre 1985, sur le chemin qu’elle avait emprunté pour aller voir un match de foot entre Moy-de-l’Aisne, le village de ses grands-parents où elle passait le week-end, et le stade de Brissy-Hamégicourt. Son corps ne sera retrouvé que cinq mois plus tard, en avril 1986, sur le chantier d’un tronçon de l’autoroute A26, par un conducteur d’engin.

Jonction avec une autre affaire

Malgré d’importants moyens, l’enquête n’avait pas abouti et deux non-lieux successifs avaient été prononcés.

En 2017, le juge d’instruction avait ordonné la jonction du dossier à une autre affaire : le meurtre de Sophie Borca, 16 ans, dont le corps avait été retrouvé quelques mois plus tôt dans le même secteur, dans un bois d’Homblières, près du chantier de l’A26. Les deux jeunes filles étaient scolarisées dans le même lycée à Saint-Quentin.

Deux autres femmes, Marie-Thérèse Borde, 55 ans, et Ghislaine Charlier, la quarantaine, avaient disparu à proximité en 1988. Mais le parquet avait affirmé en 2016 qu’aucun « rapprochement formel » ne pouvait être établi avec les deux premiers dossiers.